Ce jeudi 4 septembre 2025 ,Giorgio Armani est mort à l’âge de 91 ans. Créateur mondialement reconnu pour l’élégance sobre de ses collections, il fut aussi un homme habité par la fidélité à ses valeurs et par une foi vécue avec discrétion. Derrière la rigueur du styliste se cachait une conviction intime : « La foi est un don immense », confiait-il en 2020.
Dans une interview accordée en 2013 à Studi Cattolici, Armani avait raconté avoir dessiné et offert des vêtements liturgiques à la paroisse de Pantelleria, un geste qu’il présentait comme un acte de foi et non de publicité : « Je l’ai offert comme catholique, non comme styliste. » Très attaché à cette île, dont il était citoyen d’honneur, il y assistait à la messe dominicale « comme tout catholique ».
À propos de ces ornements sacrés, il précisait : « Les vêtements liturgiques portent les symboles sacrés, pas ma griffe. » Un témoignage qui traduisait sa vision d’une foi vécue dans la simplicité. Concernant le pape François, élu quelques mois plus tôt, il avait déclaré avoir été « conquis dès le premier moment » par son style pauvre et direct.Sept ans plus tard, en 2020, au cœur de la pandémie de Covid-19, Armani confiait de nouveau son rapport à la religion dans Famiglia Cristiana :
« La foi est un don immense. Nous devons avoir l’humilité de reconnaître qu’il y a quelque chose qui guide notre vie. Avoir la foi est un grand réconfort, mais aussi un acte d’humilité. Dans certains moments très difficiles, il m’est arrivé d’adresser une prière et cela m’a beaucoup aidé. »
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Dans ces mêmes jours, il avouait sa crainte du virus, mais témoignait aussi de son engagement solidaire. Ancien étudiant en médecine, il avait choisi de soutenir les hôpitaux en produisant masques et blouses de protection et en versant deux millions d’euros pour renforcer le système de santé italien.Dans ses entretiens, Armani évoquait souvent les valeurs reçues de sa famille : humilité, simplicité, honnêteté. Trois piliers qui guidaient son travail et ses relations personnelles. « J’aime rester fidèle aux valeurs qui comptent », expliquait-il, citant la famille, les amis et la religion. La prière l’avait aidé à traverser une maladie grave. Il avait aussi développé une vision très concrète de la solidarité : « Instruire un métier qui permette aux plus défavorisés de gagner leur vie signifie surtout leur rendre une dignité humaine. » Il citait en exemple son soutien aux artisans afghans dans la fabrication de tapis, revendus dans ses boutiques au bénéfice direct des producteurs.
« Tout compte fait, j’ai fait ce que je voulais. La vie m’a souri », résumait-il lorsqu’il dressait le bilan de son existence. Perfectionniste et exigeant, Armani affirmait ne pas avoir créé seulement des vêtements, mais « une société ».En quittant la scène à 91 ans, Giorgio Armani laisse une fortune immense et un patrimoine qui dépasse la mode. Il demeure le témoin d’une élégance sobre et d’une foi vécue simplement, fidèle à ces valeurs qui, selon ses propres mots, « durent toute la vie ».