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Myanmar : La cathédrale de Mindat bombardée, la foi catholique sous le feu des persécutions

cathédrale du Sacré-Cœur de Jésus à Mindat -  DR
cathédrale du Sacré-Cœur de Jésus à Mindat - DR
« Nous sommes très tristes que notre église ait été bombardée. C’est une blessure dans notre cœur. Mais nous ne nous laisserons pas abattre. Nous la reconstruirons."

L’armée birmane a bombardé la cathédrale du Sacré-Cœur de Jésus à Mindat, siège du tout nouveau diocèse érigé par le pape François. Dans ce pays ravagé par la guerre civile, où l’Église catholique est déjà marginalisée, cet acte de destruction témoigne une fois encore de la brutalité de la junte militaire et du calvaire des fidèles.

L’agence Fides rapporte que la cathédrale du Sacré-Cœur de Jésus, tout juste désignée comme siège épiscopal du diocèse de Mindat, a été bombardée par l’armée birmane dans le cadre de frappes aériennes visant cette ville située dans l’État Chin, au nord-ouest du pays.Le 25 janvier 2025, le pape François avait créé ce diocèse, le détachant de celui d’Hakha, afin d’offrir aux catholiques de la région un pasteur plus proche de leur réalité. Mais à peine né, ce diocèse est déjà durement frappé par la violence et l’instabilité politique.

L’attaque a gravement endommagé la cathédrale, soufflant le toit et les vitraux, rendant l’édifice inutilisable. Par la grâce de Dieu, aucun blessé n’est à déplorer, les prêtres et les fidèles ayant quitté la zone en raison des combats qui font rage.

Depuis plusieurs mois, l’État Chin est un théâtre de guerre entre la junte militaire et la Chinland Defence Force (CDF), une milice locale opposée au régime. En janvier 2025, après une longue résistance, la CDF a pris le contrôle de Mindat, la déclarant « zone libérée ».

L’armée birmane, désireuse de reprendre ce territoire, intensifie ses attaques, visant non seulement les forces rebelles, mais aussi les populations civiles et les lieux de culte. Ce bombardement n’est donc pas un acte isolé, mais une persécution systématique qui s’inscrit dans une campagne plus large contre les chrétiens de Birmanie.Les églises, qui sont des refuges spirituels et parfois humanitaires, deviennent des cibles stratégiques pour la junte, soucieuse de briser l’espoir des communautés chrétiennes.

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Cette attaque survient alors que les fidèles de Mindat se préparaient à accueillir leur nouvel évêque, Monseigneur Augustine Thang Zawm Hung, jusqu’ici vicaire paroissial dans cette même église. L’inauguration du diocèse devait marquer une nouvelle espérance pour les catholiques de la région.

Face à cette tragédie, les fidèles ne se laissent pas abattre. Le prêtre local, P. Paulinus, a confié :

« Nous sommes très tristes que notre église ait été bombardée. C’est une blessure dans notre cœur. Mais nous ne nous laisserons pas abattre. Nous la reconstruirons. Et nous sommes certains que le Seigneur nous ‘bombardera’ de sa grâce et de sa bénédiction : cela apportera à notre peuple paix et prospérité. »

Malgré la guerre, les catholiques de Mindat se mobilisent déjà pour restaurer leur église, convaincus que rien ne peut anéantir la foi que Dieu leur a donnée.Le diocèse de Mindat, bien que jeune, est vivant et dynamique malgré l’hostilité de son environnement. Avec 15 000 catholiques sur 360 000 habitants, l’Église locale représente une minorité courageuse, enracinée dans la foi du Christ.

Le diocèse comprend 23 paroisses, 48 prêtres diocésains, 3 religieux et 21 religieuses, 40 séminaristes mineurs et 7 séminaristes majeurs.Mais au-delà des chiffres, c’est la ferveur et la persévérance de ces chrétiens qui forcent l’admiration.

Ce nouvel acte de destruction s’ajoute à la longue liste des attaques visant l’Église en Birmanie. Depuis le coup d’État militaire de 2021, les persécutions contre les chrétiens n’ont cessé d’augmenter : églises incendiées, prêtres arrêtés, fidèles contraints à l’exil, villages chrétiens rasés.Face à ces épreuves, les catholiques du monde entier doivent être solidaires de leurs frères persécutés. Nous devons prier pour eux, témoigner de leur souffrance et soutenir l’Église en détresse.

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