L’enseignement catholique de Loire-Atlantique a annoncé vendredi 29 août avoir reçu plusieurs témoignages mettant en cause cinq prêtres, tous aujourd’hui décédés, ainsi qu’un ancien éducateur du collège-lycée Saint-Stanislas. Dix victimes ont été identifiées pour des faits commis entre 1958 et 1995.Ces témoignages, recueillis en février et juin 2025, évoquent des viols, des agressions sexuelles et des attouchements. La majorité des abus se seraient produits dans le cadre de l’internat, certains lors de séjours organisés par l’établissement. Les victimes, neuf hommes et une femme, étaient collégiens au moment des faits. Trois d’entre elles sont aujourd’hui décédées.
« Ces faits ont été signalés à l’autorité judiciaire », a précisé Frédéric Delemazure, directeur diocésain de l’enseignement catholique. Reconnaissant la gravité de la situation, il a ajouté : « Je leur demande pardon. J’ai honte de ce qui a été fait, même si je n’étais évidemment pas là à ce moment-là. Je veux garantir que les enfants sont aujourd’hui en sécurité. »
Lors de la conférence de presse, Mgr Laurent Percerou, évêque de Nantes, a lancé un appel public à témoins, encourageant celles et ceux qui auraient subi des violences à se faire connaître : « Nous espérons que la vérité, même douloureuse, puisse être dite, afin que justice et reconnaissance soient possibles. » Cet appel ne vise pas seulement Saint-Stanislas, mais l’ensemble des établissements de l’enseignement catholique de Loire-Atlantique.
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Depuis 2021 et la publication du rapport de la Ciase, le climat s’est alourdi autour de l’établissement. À deux reprises, en octobre et décembre 2021, des tags accusant des prêtres de violences sexuelles avaient été inscrits sur ses murs. Le collège-lycée Saint-Stanislas, fondé en 1829 et connu pour son enseignement secondaire et ses classes préparatoires scientifiques, jouit d’une réputation académique et spirituelle de premier plan. Cette notoriété contraste aujourd’hui avec la gravité des accusations portées contre plusieurs de ses anciens responsables.Les prêtres mis en cause étant décédés, aucune procédure pénale n’est possible. Toutefois, l’Église locale a le devoir d’accueillir la parole des victimes, de reconnaître les faits et de mettre en place toutes les mesures nécessaires pour garantir la sécurité des élèves d’aujourd’hui.
Les faits recensés couvrent une période allant de 1958 à 1995. Le rapport de la Ciase, publié en 2021, avait déjà mis en lumière l’ampleur des abus sexuels commis dans l’Église de France. En février et juin 2025, de nouveaux témoignages ont été recueillis à Nantes, et le 29 août , l’enseignement catholique et l’évêque de Nantes ont rendu publique l’existence de ces affaires, en lançant un appel à la vérité et à la reconnaissance des victimes.
Il est certain que ces révélations constituent un drame, une blessure profonde pour les victimes et une honte pour l’Église. Mais on ne peut réduire l’Église catholique, ni ces institutions catholiques, à ces scandales, comme certains observateurs hostiles cherchent à le faire depuis l’extérieur. De même, dans la sphère catholique, certains idéologues tentent de surexploiter ces drames pour mieux imposer leur agenda idéologique.
L’Église doit affronter la vérité avec courage, écouter les victimes et se purifier, mais elle ne doit pas être confisquée par des voix qui l’instrumentalisent. Car au-delà des fautes de certains hommes, le message du Christ et l’enseignement catholique gardent toute sa valeur, appelant toujours à la sainteté, à la vérité et à la protection des plus petits dans une institution où les hommes sont pécheurs. La blessure causée par ces crimes ne doit donc pas se transformer en haine, et la haine ne doit pas devenir à son tour un instrument de mort. On pense à ce qui s’est passé à Minneapolis et à la mort tragique de deux enfants victimes d’une certaine idéologie et de la haine de l’Eglise. On ne peut faire l’Histoire du péché ni dans l ‘Eglise ni ailleurs …seul le Jugement de Dieu, au terme de l’histoire, saura juger ces actes comme il se doit. C’est dans cette certitude que se déploie, au-delà des manipulations humaines, la vérité que Le Christ demeure, même face aux pires scandales.