Un séminariste nigérian a été atrocement brûlé vif lors d’une attaque sauvage perpétrée dans la nuit de jeudi contre la résidence du recteur de sa paroisse, dans le centre-nord du Nigeria. Des individus ont violemment pris d’assaut la résidence de la paroisse Saint-Raphaël du Diocèse de Kafanchan aux alentours de 20 heures jeudi soir, laissant derrière eux une scène de cauchemar.
Le séminariste Na’aman Danlami, âgé de seulement 25 ans, a trouvé une fin tragique dans cet incendie délibéré qui a secoué la communauté. Après avoir forcé l’entrée de la maison, les assaillants ont ouvert le feu et ont forcé leur passage à l’intérieur de la résidence. Ne parvenant pas à accéder à la chambre du prêtre, ils ont incendié sa voiture, provoquant l’explosion des batteries solaires à proximité, a rapporté un responsable diocésain avec indignation au journal The Pillar.
Le prêtre, le père Emmanuel Okolo, ainsi que son assistant, le tout nouveau prêtre ordonné, le père Monday Noah, ont réussi à échapper à cette effroyable agression, mais le jeune séminariste Na’aman Danlami a été piégé à l’intérieur de l’édifice en flammes, succombant finalement à l’asphyxie. L’évêque Julius Kundi de Kafanchan a confirmé, avec une profonde tristesse, la découverte du corps du séminariste.
Cet acte odieux avait pour objectif de kidnapper le prêtre de la paroisse, comme l’a déploré l’évêque Kundi :
« Les assaillants cherchaient à kidnapper le prêtre de la paroisse. Lorsqu’ils ont échoué dans leur tentative d’entrer dans la maison du prêtre, ils l’ont incendiée »,
a-t-il expliqué, montrant du doigt l’inaction des autorités locales pendant cette agression révoltante.
Le séminariste Na’aman Danlami
L’évêque a ensuite critiqué l’absence de réaction des forces militaires, alors qu’un poste de contrôle se trouvait à seulement un kilomètre de là. L’assaut a duré plus d’une heure, sans qu’aucune intervention ne survienne.
Dans un communiqué émis le vendredi soir, l’évêque a exhorté la population du diocèse à se souvenir que rien ne peut les séparer de l’amour de Dieu, même en ces moments de profond chagrin. Il a appelé à résister à cette violence barbare avec une fermeté indomptable.
Bien que les responsables de cette attaque odieuse ne soient pas encore clairement identifiés, il est important de souligner que les enlèvements sont devenus une menace récurrente au Nigeria, avec plus de 3 000 cas signalés chaque année au cours des dernières années.
Ces enlèvements et autres actes de violence perpétrés contre les chrétiens sont devenus monnaie courante dans la partie nord du pays, où les militants de Boko Haram et les éleveurs Fulani ont régulièrement mené des attaques, souvent en toute impunité.
Plusieurs prêtres sont actuellement portés disparus dans le pays, victimes d’enlèvements qui ont eu lieu il y a plusieurs mois. Le séminariste Michael Nnadi a perdu la vie en janvier, après avoir été enlevé avec trois autres personnes dans un séminaire à Kaduna.
Le mois dernier, le père Paul Sanogo et le séminariste Melchior Maharini ont été kidnappés de leur communauté, les Missionnaires d’Afrique, dans le Diocèse de Minna. Ils ont enduré trois semaines de captivité, pendant lesquelles ils ont été violemment maltraités avant d’être finalement libérés.
Les évêques catholiques du Nigeria ont maintes fois critiqué le gouvernement pour son manque de volonté à poursuivre les groupes terroristes.
Le vicaire général du Diocèse de Kafanchan, le père Emmanuel Faweh, a réitéré l’appel des évêques à une mobilisation accrue, tant de la part du gouvernement que de la société, pour garantir une nation plus sécurisée.
La colère et la frustration grandissent au sein de l’Église face à ces actes barbares et à l’inaction des autorités. Les évêques du pays, réunis actuellement à Abuja pour leur assemblée plénière d’une semaine, devraient publier un communiqué sur la crise de la violence religieuse qui frappe la nation, exprimant ainsi la juste indignation de tout un peuple.
Source The Pillar