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NIGERIA : Trois séminaristes enlevés, les persécutions des chrétiens continuent

Monseigneur Gabriel Dunia, évêque d’Auchi - DR
Monseigneur Gabriel Dunia, évêque d’Auchi - DR
 « Ne vous laissez pas abattre par la peur, les menaces ou l'intimidation..."


La nuit du jeudi 10 juillet 2025, des hommes armés ont pénétré par effraction dans les murs du Petit Séminaire de l’Immaculée Conception à Ivhianokpodi, dans le diocèse d’Auchi, au sud du Nigeria. Un agent de la Défense civile nigériane, M. Christopher Aweneghieme, a été tué, et trois jeunes séminaristes ont été enlevés. L’Église catholique nigériane vit une nouvelle épreuve.Selon le communiqué du diocèse, l’attaque a eu lieu peu après 21 heures. Il s’agit de la deuxième incursion violente visant ce même séminaire en moins d’un an. Le 27 octobre 2024, le père Thomas Oyode, recteur de l’établissement, avait été capturé après s’être livré volontairement aux assaillants pour sauver deux séminaristes. Libéré après onze jours, il était profondément marqué par cette captivité.

Monseigneur Gabriel Dunia, évêque d’Auchi, a exprimé la profonde tristesse de toute l’Église locale face à cette tragédie. Il a demandé que des messes votives du Très Précieux Sang de Jésus soient célébrées dans toutes les paroisses du diocèse, afin de prier pour la conversion des ravisseurs et la libération des captifs.Les autorités ecclésiastiques ont immédiatement ordonné le transfert des autres séminaristes vers un lieu plus sûr, dans l’attente de mesures de sécurité renforcées autour du site. À ce jour, aucun contact n’a été établi avec les auteurs de l’enlèvement.

 « Ne vous laissez pas abattre par la peur, les menaces ou l’intimidation.Ces événements ne se produisent pas uniquement au séminaire. Certains séminaristes ont même été enlevés chez eux pendant leurs vacances. Nous devons rester vigilants et faire tout notre possible pour les protéger », a déclaré Mgr Dunia lors de l’interview du dimanche 13 juillet.

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Dans une déclaration relayée par l’Agence Fides, la police locale a dénoncé un « acte de violence insensé contre un établissement religieux et de jeunes étudiants innocents », qualifiant l’attaque de « barbare » et de « menace directe contre la paix et la sécurité publique ».Depuis le début de l’insurrection de Boko Haram en 2009, le Nigeria est confronté à une vague persistante de violence, alimentée par des groupes islamistes armés et des milices peules. Les églises, les séminaires et les prêtres sont fréquemment pris pour cibles.

Les évêques du Nigeria ne cessent d’alerter les autorités sur l’urgence de protéger les citoyens, en particulier les chrétiens devenus vulnérables face à ces exactions. Ils rappellent que la défense de la vie humaine devrait être la priorité de tout gouvernement responsable.En attendant la libération des séminaristes enlevés, les fidèles du diocèse d’Auchi prient dans l’espérance, unis dans la foi au Christ, qui seul peut transformer les cœurs et ramener la paix sur une terre si souvent meurtrie.

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