Plus qu’un simple compositeur de bandes originales ayant marqué l’histoire du cinéma, Nino Rota est également l’auteur de nombreuses compositions sacrées, dont certaines sur le thème de Noël, comme Il Presepio et Il Natale degli innocenti.
Nino Rota (1911-1979), compositeur italien de génie, a laissé une empreinte indélébile dans l’histoire de la musique. Bien que connu pour ses collaborations avec des réalisateurs légendaires tels que Federico Fellini, Luchino Visconti, Franco Zeffirelli et Francis Ford Coppola, Rota portait en lui une vocation plus profonde : celle d’explorer le sacré à travers la musique.
Si l’association entre Rota et Fellini est ancrée dans l’imaginaire collectif grâce à des chefs-d’œuvre comme 8½, il ne faut pas oublier que cet artiste polymorphe s’est également consacré à des œuvres religieuses d’une profondeur spirituelle remarquable.
Dès son plus jeune âge, Nino Rota révèle des talents exceptionnels : à huit ans, il maîtrise déjà le piano, et à onze ans, il compose son premier oratorio, L’enfance de Jean-Baptiste, pour quatre solistes, chœur et orchestre. Contrairement à d’autres prodiges comme Mozart, sa famille choisit de ne pas exposer son talent au public comme un phénomène de foire, préservant ainsi sa sensibilité et sa vocation artistique. Cette orientation spirituelle initiale influencera durablement son œuvre, notamment ses compositions sacrées.
Parmi ses premières œuvres marquantes figure Il Presepio (1928), composée à seulement 17 ans pour chœur de voix blanches et quatuor à cordes. Cette pièce mêle la solennité du sacré à la douceur d’une berceuse, évoquant la Sainte Famille dans un décor hivernal empreint de mélancolie. Les paroles, telles que « Dormi, dormi, cœur de maman », rappellent une tendresse maternelle profonde, incarnée par la Vierge Marie veillant sur son enfant divin.
Plus tard, avec Il Natale degli innocenti (1969/70), Rota explore des thèmes bibliques complexes comme la Nativité, la fuite en Égypte et le massacre des Innocents, mettant en musique les douleurs et les espérances liées à ces récits évangéliques. Créée à Rome en 1970, cette œuvre combine des passages empreints de joie avec des moments d’intense drame, accentués par des modulations et des orchestrations poignantes.
Nino Rota ne s’est pas limité à la thématique de Noël. En 1962, il compose l’oratorio Mysterium, commandé par la Pro Civitate d’Assise dans le cadre d’une étude sur le Credo. Cette œuvre, structurée en sept sections, puise son inspiration dans les Écritures et les écrits des Pères de l’Église, tels que la lettre de saint Ignace d’Antioche aux Éphésiens. Le thème central, le commandement de l’amour, traverse toute la composition, exaltant la rédemption par l’imitation du Christ. Avec des alternances de moments lyriques et d’orchestrations puissantes, Rota livre une méditation musicale magistrale.
Bien que discret sur sa foi, le compositeur a vécu une spiritualité enracinée dans son art. Son engagement dans des projets de musique sacrée témoigne de sa foi et de sa volonté de la partager à travers ses compositions.
