À travers le monde et presque partout en Europe, les postes de nombreux pays éditent chaque année un timbre représentant la Nativité, malheureusement la France demeure l’un des rares pays dont la Poste n’édite aucun timbre portant la véritable symbolique originelle de Noël, c’est-à-dire la naissance du Christ.Les images venues du Royaume-Uni, d’Espagne, d’Italie, d’Allemagne, de Belgique, de Monaco, du Canada et des États-Unis montrent avec clarté que la Nativité continue d’inspirer les services postaux du monde entier. Les crèches, les Rois mages, la Vierge portant l’Enfant, Joseph veillant, l’iconographie chrétienne classique ou moderne demeure vivante et assumée. Partout, sauf en France.
Depuis des années, La Poste française se détourne avec constance de toute représentation explicite de la naissance du Christ. Tandis que nos voisins assument la tradition, la France semble s’appliquer à s’effacer elle-même
Les timbres de “Noël” se limitent à des sapins, des décorations, des bougies ou des villages enneigés, une esthétique agréable mais déconnectée de l’événement fondateur. Ce choix n’est pas un simple détail, il reflète une tendance plus générale où l’on réduit Noël à une ambiance ou un décor, un prétexte commercial qui évite soigneusement la dimension spirituelle.
Dans ce contexte s’impose ce qu’on appelle la magie de Noël , pour un Noël de pacotille, une magie artificielle fondée sur la consommation et la lumière éphémère, qui envahit les rues, les vitrines, les réseaux sociaux et les centres-villes. Elle se reconnaît à ses marchés de Noël transformés en galeries marchandes, à l’avalanche d’objets décoratifs sans âme, à des illuminations qui brillent plus fort que le mystère qu’elles prétendent accompagner, à un imaginaire importé et déconnecté de l’histoire réelle de la fête, à une atmosphère sucrée qui disparaît sitôt passée la date fatidique. Cette pseudo-magie donne l’illusion de l’enchantement mais masque l’essentiel, l’incarnation du Verbe dans un enfant.
C’est dans cette ambiance de féerie commerciale et de symboles vidés de leur substance que l’absence d’un timbre de la Nativité prend tout son sens
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Ce n’est pas une omission philatélique, c’est un indice culturel. Le Royaume-Uni pluraliste publie chaque année plusieurs timbres inspirés de la Nativité, l’Espagne met en lumière ses crèches de Noël traditionnelles l’Italie ses basiliques, l’Allemagne ses vitraux, Monaco ses icônes, le Canada ses crèches populaires, les États-Unis leurs scènes mariales. Autant de nations qui ne semblent pas menacées dans leur cohésion en représentant un enfant couché dans une mangeoire.
Un timbre de Noël représentant la Nativité serait un rappel discret mais puissant. Il dirait que la fête plonge ses racines dans un événement précis, qu’elle n’est pas un simple décor hivernal mais un mystère qui éclaire l’humanité. Il dirait que la lumière de Noël ne doit pas être une simple illumination qui s’éteint le 26 décembre mais une lumière durable et pleine de sens. En refusant d’assumer cette représentation, la France ne défend pas la laïcité, elle s’installe dans un vide culturel où prospère une magie éphémère et commerciale.Oui, Noël vaut un timbre, parce qu’un pays qui n’ose plus représenter la naissance du Christ finit par oublier ce qu’il célèbre. Parce qu’un timbre, minuscule fragment d’espace public, peut encore transmettre un message de vérité. Et parce qu’un peuple a le droit, et même le devoir, d’assumer les symboles qui ont façonné son histoire. Ici, les timbres étrangers montrent ce que nous avons perdu, la capacité de dire simplement que le cœur de Noël n’est pas une guirlande mais une crèche.
