Le pape Léon XIV a nommé le cardinal Blase Cupich, archevêque de Chicago, membre de la Commission pontificale pour l’État de la Cité du Vatican, selon un communiqué publié le 15 octobre par le Saint-Siège. Cette commission, qui constitue l’organe législatif de la Cité du Vatican, est chargée de la gestion civile du territoire pontifical, notamment en matière d’ordre public, de finances et de préservation du patrimoine.Aux côtés du cardinal Cupich, figure également le cardinal Baldassare Reina, vicaire général du diocèse de Rome. Le pape a par ailleurs renouvelé les mandats de plusieurs membres influents, tels que les cardinaux Kevin Farrell, Arthur Roche, Lazarus You Heung-sik et Claudio Gugerotti, tandis que les cardinaux Leonardo Sandri et Mauro Gambetti quittent la commission. La présidence reste confiée à sœur Raffaella Petrini, FSE, première femme à occuper ce poste, également secrétaire générale du Gouvernorat de l’État de la Cité du Vatican.
La décision du pape Léon XIV s’inscrit dans la continuité d’une gouvernance vaticane que le saint père veut marquer par la stabilité et la compétence institutionnelle.
Mais certains observateurs y voient aussi une manœuvre stratégique : éloigner le cardinal Cupich de responsabilités plus sensibles au sein de la Curie romaine, où son profil, parfois jugé clivant, aurait pu susciter des tensions.Cette interprétation est renforcée par le contexte américain. Le cardinal Cupich, connu pour ses positions pastorales ouvertes et sa proximité avec certaines orientations sociales progressistes, a récemment suscité des critiques après avoir honoré le sénateur Richard Durbin, favorable à l’avortement, d’un prix diocésain à Chicago. Son transfert partiel vers un rôle administratif au Vatican pourrait être perçu comme une façon mesurée de reconnaître sa loyauté tout en limitant son influence directe dans les affaires doctrinales.
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Depuis les réformes de Pie XII en 1939, la Commission pontificale pour l’État de la Cité du Vatican demeure un instrument discret mais essentiel du gouvernement pontifical, garantissant l’indépendance de la Cité et la bonne marche de ses institutions. En y intégrant le cardinal Cupich, le pape Léon XIV semble poursuivre un double objectif : maintenir une ligne de continuité dans la composition des instances vaticanes, tout en équilibrant les forces internes par une affectation qui, sous des dehors honorifiques, traduit peut-être une certaine prudence.Cette nomination illustre, en somme, la méthode du pape Léon XIV : conjuguer fidélité institutionnelle et discernement politique, dans un climat ecclésial où chaque mouvement de la Curie est désormais lu comme un signe de gouvernance réfléchi.
