Le 16 juillet, l’Église célèbre la mémoire de Notre-Dame du Mont Carmel, une dévotion ancienne enracinée sur les hauteurs sacrées de Terre Sainte. C’est là, sur le Mont Carmel, que le prophète Élie, au cœur d’une terre infidèle, rappela le peuple d’Israël à l’adoration du Dieu vivant. Bien plus tard, au temps des Croisades, ce lieu chargé de prière vit naître l’Ordre du Carmel : des ermites aspirant à la solitude et à la contemplation, sous le manteau de la Vierge Marie, qu’ils vénéraient comme leur Reine et leur Mère.
Au XIIIe siècle, cet Ordre prendra forme et se répandra en Occident. Les Carmes Déchaux, notamment, porteront loin la flamme d’une vie donnée à Dieu dans le silence et la prière. Aujourd’hui encore, le Carmel demeure ce jardin intérieur où souffle l’Esprit, et où Marie conduit les âmes vers l’union divine.En Corse, cette dévotion revêt une tonalité singulière. À Ajaccio, Notre-Dame du Mont Carmel était autrefois invoquée par les pêcheurs de corail. À leur retour de mer, après avoir échappé aux périls des tempêtes et aux attaques barbaresques, ils rendaient grâce en passant devant la chapelle dédiée à la Vierge. Dans un geste de foi populaire et ardente, ils tiraient des salves de mousquetterie – non pas pour célébrer une victoire humaine, mais pour remercier Celle qu’ils considéraient comme leur protectrice.Cette piété, enracinée dans les traditions locales, témoigne de l’amour filial qui unit tant d’âmes à Notre-Dame du Mont Carmel. Elle n’est pas seulement une image, une icône à vénérer, comme celle peinte au XVe siècle par Tommaso de Vigilia – elle est une Présence. Une Mère. Une guide sûre sur le chemin étroit.
Ce jour de mémoire est donc un appel : à se tourner vers Marie, à lui confier notre route, nos peurs, nos engagements. Et à découvrir, avec Élie et les saints du Carmel – Thérèse d’Avila, Jean de la Croix, Thérèse de Lisieux – le feu discret et puissant de l’amour de Dieu.
Avec nominis