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Nouveaux pas vers la sainteté, le Saint Siège reconnaît deux martyrs et quatre Serviteurs de Dieu

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Pour l’Église, la promulgation de ces décrets n’est pas un simple acte administratif. C’est une invitation adressée aux fidèles à contempler la beauté d’une vie donnée, là où elle se trouve

Ce vendredi le 21 novembre , le Vatican a annoncé la promulgation de six décrets concernant des causes de saints. Deux prêtres martyrs, tués en haine de la foi pendant la Seconde Guerre mondiale, voient leur cause avancer vers la béatification, tandis que quatre autres figures, prêtres, religieuses et laïques, sont désormais reconnues pour leurs vertus héroïques. Cet acte du Saint Siège ouvre une nouvelle étape sur le chemin de la reconnaissance de vies entièrement offertes à Dieu, dans des contextes historiques, pastoraux ou missionnaires marqués par la souffrance, la pauvreté ou les défis spirituels de leur temps.

Les deux martyrs reconnus par l’Église appartiennent à l’une des pages les plus sombres de l’histoire italienne, celle des massacres nazis de 1944 qui ont ravagé de nombreux villages de Toscane et d’Émilie-Romagne. Le père Ubaldo Marchioni, né le 19 mai 1918 à Vimignano di Grizzana Morandi, fut tué en haine de la foi le 29 septembre 1944 à Casaglia, au cœur du massacre de Marzabotto. Cette tragédie, l’une des plus meurtrières commises en Italie, visait indistinctement civils, familles, personnes consacrées et prêtres. La reconnaissance de son martyre inscrit son sacrifice dans la continuité de ces pasteurs restés auprès de leurs fidèles malgré la peur et la violence.Le père Martino Capelli, né Nicola Capelli en 1912 à Nembro, prêtre profès de la Congrégation des Prêtres du Sacré Cœur de Jésus, fut lui aussi tué en haine de la foi, le 1er octobre 1944 à Pioppe di Salvaro, quelques jours après la mort du père Marchioni. Sa congrégation, dédiée à la réparation et à l’amour du Cœur du Christ, fut particulièrement éprouvée pendant la guerre, plusieurs de ses membres ayant choisi de demeurer au service des populations locales. La reconnaissance de son martyre souligne la fidélité d’un religieux engagé dans un apostolat discret, mais constant, au milieu d’un climat de persécution.

Le décret reconnaît également les vertus héroïques de quatre Serviteurs de Dieu

La première figure est celle de Mgr Enrico Bartoletti, archevêque de Lucques, né en 1916 à Calenzano et mort en 1976 à Rome. Sa vie fut marquée par un engagement pastoral et intellectuel profond. La reconnaissance de ses vertus héroïques s’inscrit dans la longue tradition des pasteurs italiens ayant accompagné, dans la seconde moitié du XXe siècle, les transformations de l’Église postconciliaire avec prudence, fidélité et discernement.Le père Gaspare Goggi, prêtre de la Congrégation de la Divine Providence, né en 1877 et mort en 1908, est un autre témoin de cette fidélité évangélique. Sa congrégation est connue pour son travail auprès des pauvres, sa disponibilité pour les plus fragiles et son attachement à une vie sacerdotale simple et entièrement donnée. La reconnaissance des vertus héroïques d’un prêtre mort si jeune rappelle que la sainteté ne se mesure pas à la longueur d’une existence, mais à l’intensité de la charité qui y est déployée.

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Deux femmes complètent ce groupe. Maria du Sacré Cœur, née Maria Glowrey en 1887 en Australie, religieuse de la Société de Jésus, Marie, Joseph, consacra sa vie à servir les plus pauvres en Inde. Son engagement missionnaire s’inscrit dans une époque où de nombreuses religieuses, venues d’Occident, se dévouaient dans les domaines de la santé, de l’éducation et de la promotion humaine, en particulier auprès des femmes et des enfants. Sa mort à Bangalore en 1957 clôt une existence de service qui a profondément marqué les milieux où elle exerçait.

La reconnaissance de Maria de Lourdes Guarda, fidèle laïque née en 1926 à Salto au Brésil et morte en 1996 à São Paulo, manifeste quant à elle l’attention croissante de l’Église à la vocation des laïcs. Sa vie de prière, son engagement dans la communauté et son témoignage humble rejoignent l’appel du concile Vatican II à reconnaître la sainteté vécue au cœur du monde. Comme beaucoup de laïques brésiliens du XXe siècle, elle a incarné une foi simple, enracinée dans la vie quotidienne, marquée par une piété constante et un don généreux de sa personne.

À travers ces six reconnaissances, l’Église montre une fois de plus la diversité des chemins par lesquels la sainteté se déploie. On y trouve le courage des prêtres martyrs qui n’ont pas abandonné leurs fidèles, la fidélité des pasteurs engagés dans la transformation de l’Église contemporaine, la charité missionnaire de religieuses parties servir loin de leur terre natale et la discrétion lumineuse d’une laïque ayant vécu l’Évangile dans la simplicité du quotidien. Ces parcours, venus d’Italie, d’Australie, d’Inde et du Brésil, manifestent l’universalité de la grâce et rappellent que la sainteté n’est jamais un idéal lointain, mais un appel offert à chacun.Pour l’Église, la promulgation de ces décrets n’est pas un simple acte administratif. C’est une invitation adressée aux fidèles à contempler la beauté d’une vie donnée, là où elle se trouve, et à redécouvrir que la charité, la prière, la fidélité et le service humble demeurent les fondations les plus sûres de l’espérance chrétienne.

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