Ce vendredi 4 avril 2025, les députés Paul Vannier (LFI) et Violette Spillebout (Renaissance), co-rapporteurs de la commission d’enquête sur les violences à l’école, se rendront à l’institution catholique du village d’enfants de Riaumont, situé à Liévin dans le Pas-de-Calais. Après leur déplacement remarqué en mars dernier à Lestelle-Bétharram, dans les Pyrénées-Atlantiques, les deux élus poursuivent leur mission dans une autre structure à caractère confessionnel, signalée pour des faits présumés de maltraitance.
Fondé dans les années 1960, Riaumont se présente comme un lieu de vie et d’éducation inspiré du scoutisme et enraciné dans la foi catholique. Sa pédagogie, marquée par une forte exigence morale, a parfois suscité des débats. La communauté qui anime le site, attachée à la liturgie traditionnelle, a été classée à plusieurs reprises comme indépendante de toute congrégation officiellement reconnue par Rome.
Au fil des années, plusieurs témoignages d’anciens pensionnaires ont été portés à la connaissance des autorités civiles, certains dénonçant des punitions jugées excessives ou un encadrement perçu comme trop rigide. Une enquête préliminaire a été ouverte par le parquet de Béthune pour des faits de violences sur mineurs par personnes ayant autorité.
Selon les co-rapporteurs de la commission, ce déplacement vise à « vérifier les conditions d’accueil et de fonctionnement de la structure », dans le cadre des pouvoirs qui leur ont été confiés par l’Assemblée nationale.
« Nous voulons aller au bout de notre mission pour mettre en lumière les mécanismes qui ont permis que des abus soient dissimulés ou tolérés dans certaines structures scolaires », a indiqué Violette Spillebout à France Inter.
Cette nouvelle visite parlementaire intervient quelques semaines après celle effectuée à Lestelle-Bétharram, dans l’établissement privé Le Beau-Rameau, anciennement Notre-Dame de Bétharram, qui fait l’objet de plusieurs plaintes pour violences physiques et agressions sexuelles. Là encore, les deux parlementaires avaient utilisé leur droit de contrôle inopiné pour se rendre sur place.
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La commission d’enquête, mise en place en janvier 2025, a pour objectif d’évaluer les dispositifs de prévention et de traitement des violences dans le cadre scolaire, qu’il soit public, privé sous contrat ou hors contrat.
À Riaumont, comme dans d’autres structures éducatives de tradition chrétienne, la mission parlementaire souhaite observer les conditions de prise en charge des mineurs et le suivi des signalements. La démarche ne remet pas en cause la nature confessionnelle des établissements, mais vise à renforcer les garanties de protection des enfants.
La communauté de Riaumont, qui revendique un attachement à une forme d’éducation exigeante et structurante, a toujours affirmé agir dans le respect de la dignité des enfants et dans la fidélité à sa mission éducative.La situation soulève néanmoins des questions plus larges sur le contrôle des établissements éducatifs hors contrat, la gestion des alertes dans des contextes très autonomes, et le rôle de l’autorité ecclésiale lorsque ces structures se réclament de la foi catholique.