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Pape François : un Synode pour « recentrer notre regard sur Dieu »

"Nous ne voulons pas nous rendre attractifs aux yeux du monde, mais nous voulons aller vers Lui avec la consolation de l'Évangile,"

Le Pape François a ouvert l’assemblée de trois semaines du Synode sur la Synodalité ce mercredi en rappelant que l’Église existe pour apporter Jésus au monde et devrait faire face aux défis d’aujourd’hui en ayant le regard fixé sur Dieu plutôt que sur « des calculs politiques ou des batailles idéologiques ».

S’exprimant Place Saint-Pierre lors de la messe d’ouverture du synode le 4 octobre, le Pape François a souligné que « la tâche principale du synode » est de « recentrer notre regard sur Dieu, pour être une Église qui regarde avec miséricorde l’humanité ».

Il a ajouté :

« Nous ne voulons pas nous rendre attractifs aux yeux du monde, mais nous voulons aller vers Lui avec la consolation de l’Évangile, pour témoigner de l’amour infini de Dieu de manière plus efficace et pour tous ».

Le Pape a présidé la messe le jour de la fête de saint François d’Assise, concelebrée par près de 500 prêtres, évêques et cardinaux, dont 20 des tout derniers cardinaux de l’Église catholique.

Rappelant les paroles du Seigneur à saint François, « Va, répare mon Église », le Pape François a déclaré que le synode rappelle que « notre Mère l’Église a toujours besoin de purification, de ‘réparation’, car nous sommes un peuple composé de pécheurs pardonnés… toujours en besoin de retourner à la source qui est Jésus et de nous remettre sur les chemins de l’Esprit pour rejoindre tout le monde avec son Évangile ».

Le Pape François a souligné la question soulevée par le Pape Benoît XVI lors du Synode des évêques en 2012 comme étant la « question fondamentale » à laquelle le synode est confronté : « Dieu a parlé, il a vraiment rompu le grand silence, il s’est manifesté, mais comment pouvons-nous communiquer cette réalité aux gens d’aujourd’hui, pour qu’elle devienne salut ? ».

Le Pape a répété que le synode n’est pas « une réunion politique » ni un « parlement polarisé », mais « un lieu de grâce et de communion ». Il a ajouté : « Chers frères cardinaux, frères évêques, sœurs et frères, nous sommes à l’ouverture de l’Assemblée générale du Synode. Ici, nous n’avons pas besoin d’une vision purement naturelle, faite de stratégies humaines, de calculs politiques ou de batailles idéologiques.

Nous ne sommes pas là pour mener une réunion parlementaire ou un plan de réforme. Non. Nous sommes là pour marcher ensemble avec le regard de Jésus, qui bénit le Père et accueille ceux qui sont fatigués et opprimés ».

La messe de 9 heures a commencé avec une procession à travers la Place Saint-Pierre des délégués du XVIe Synode ordinaire des évêques, qui comprend pour la première fois des laïcs en tant que membres votants à part entière.

Les délégués du synode se réuniront au Vatican, dans la Salle Paul VI, du 4 au 29 octobre pour conseiller le Pape sur le thème : « Pour une Église synodale : Communion, Participation, Mission ». Cette assemblée de trois semaines est la première partie du Synode sur la Synodalité qui se conclura en 2024.

La chorale du Vatican a dirigé la foule dans l’hymne solennel « Laudes Regiæ », chantant « Le Christ conquiert, le Christ règne, le Christ commande » en latin avec la litanie des saints.

La Prière des Fidèles a inclus une prière demandant au Seigneur de « donner à ceux qui participent aux travaux du synode des cœurs ouverts à l’inspiration du Saint-Esprit, une disposition à écouter leurs frères et sœurs, et une préoccupation pour les besoins de l’Église dans le monde d’aujourd’hui ».

Dans son homélie, le Pape François a exposé sa vision d’une Église synodale, disant que Jésus veut « une Église qui soit unie et fraternelle… qui écoute et dialogue… qui bénit et encourage, qui aide ceux qui cherchent le Seigneur, qui éveille avec amour les indifférents, qui ouvre des voies pour attirer les gens dans la beauté de la foi… qui a Dieu au centre et, par conséquent, n’est pas divisée intérieurement et n’est jamais dure extérieurement ».

Il a exhorté les gens à imiter saint François, qui a vécu à une époque de « grandes luttes et divisions… entre l’Église institutionnelle et les courants hérétiques », mais n’a critiqué ni « lancé d’attaques » contre personne, choisissant plutôt de prendre « seulement les armes de l’Évangile, qui sont l’humilité et l’unité, la prière et la charité ».

Le Pape a mis en garde contre trois tentations dangereuses auxquelles l’Église est confrontée aujourd’hui : « être une Église rigide… qui se défend contre le monde et regarde en arrière, être une Église tiède, qui se soumet aux modes du monde, et être une Église fatiguée, tournée sur elle-même ».

« Le regard de bénédiction de Jésus nous invite à être une Église qui ne fait pas face aux défis et aux problèmes d’aujourd’hui avec un esprit de division et de contentieux, mais au contraire, tourne ses yeux vers Dieu, qui est communion, et, avec crainte et humilité, le bénit et l’adore, le reconnaissant comme son seul Seigneur. Nous lui appartenons et – souvenons-nous-en – nous existons uniquement pour le porter au monde », a conclu le Pape François.

Après la messe, les délégués du synode sont partis à la première Congrégation générale du XVIe Synode général ordinaire des évêques, où le Pape François, le cardinal Mario Grech et le cardinal Jean-Claude Hollerich prononceront des discours d’ouverture.

Source CNA

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