Une opération de perquisition a été menée dans plusieurs locaux liés à l’archevêché de Cologne, notamment le vicariat général épiscopal, l’officialité (tribunal ecclésiastique), la résidence épiscopale et le prestataire de services informatiques responsable de la correspondance électronique . Une équipe composée d’environ trente policiers et de quatre procureurs a participé à ces perquisitions.
L’objectif était de saisir des documents écrits en relation avec les accusations de parjure et de fausses déclarations sous serment visant le cardinal Woelki, a expliqué le parquet.
En mars dernier, lors d’un procès contre le journal populaire Bild, le cardinal avait témoigné sous serment en affirmant qu’il n’était pas au courant des accusations d’abus sexuels impliquant l’un des prêtres de son diocèse. «Je le jure devant Dieu», avait-il déclaré. Cependant, une lettre datant de 2018 adressée au Vatican révélait qu’il avait explicitement décrit différents actes d’abus perpétrés par ce même prêtre. En Allemagne, le parjure peut entraîner des peines allant de six mois à quinze ans de prison.
Les résultats d’une enquête universitaire révélés en 2018 ont mis en lumière des actes de violence sexuelle perpétrés par des membres du clergé au sein de l’Église catholique allemande. Entre 1946 et 2014, pas moins de 3 677 enfants ont été victimes de ces abus. Il convient de noter que ce chiffre est considéré comme sous-estimé, car les auteurs de l’étude n’ont pas eu accès à l’ensemble des archives de l’Église. Récemment, le 13 juin, l’archevêché de Cologne a été condamné à verser 300 000 euros de dommages et intérêts à un homme qui avait été victime de multiples agressions sexuelles perpétrées par un prêtre dans les années 1970.
Fin mai 2021, le pape François a ordonné l’ouverture d’une enquête sur la manière dont les cas d’agressions sexuelles sur des mineurs étaient traités dans le diocèse de Cologne. Il a nommé deux envoyés pontificaux extraordinaires, appelés “visiteurs apostoliques”, afin d’analyser la complexité de la situation pastorale au sein de l’archevêché et, parallèlement, d’examiner d’éventuelles fautes commises par le cardinal Rainer-Maria Woelki et d’autres responsables ecclésiastiques du diocèse.
Il convient de noter que le cardinal Woelki a nié les accusations de parjure qui pèsent contre lui et a affirmé qu’il coopérerait pleinement avec l’enquête en cours. La justice devra évaluer les éléments recueillis lors des perquisitions et les déclarations du cardinal pour parvenir à une conclusion dans cette affaire.