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Pologne : interdiction de la confession des enfants, une attaque contre la liberté religieuse ?

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Dans sa pétition, Betlejewski décrit la confession comme un "vestige du Moyen Âge" et prétend que les enfants doivent être protégés d’une pratique qu’il juge potentiellement traumatisante

Un projet visant à interdire la confession des enfants mineurs est actuellement débattu au Parlement polonais, après qu’une pétition a recueilli plus de 13 000 signatures. Son instigateur, Rafał Betlejewski, écrivain et activiste, entend imposer des restrictions sur l’accès des mineurs au sacrement de la réconciliation, non seulement dans l’Église catholique, mais dans toutes les confessions pratiquant cette tradition en Pologne. Cette démarche, soutenue par certaines figures médiatiques, repose sur l’idée que la confession constituerait une atteinte à l’intégrité psychologique des enfants.

Dans sa pétition, Betlejewski décrit la confession comme un « vestige du Moyen Âge » et prétend que les enfants doivent être protégés d’une pratique qu’il juge potentiellement traumatisante. Un argumentaire contesté par de nombreuses voix catholiques, rappelant que la confession est un sacrement fondamental qui, loin d’être une contrainte, constitue une source de réconfort et de réconciliation pour les fidèles.

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Le père Rafał Główczyński, figure bien connue en Pologne sous le surnom de « Prêtre du quartier », s’est insurgé contre cette remise en cause d’un sacrement millénaire. « La confession n’a jamais eu vocation à effrayer les enfants, mais à les aider à grandir dans la foi », affirme-t-il, dénonçant une volonté d’imposer une vision purement séculière aux croyants.

Le débat s’inscrit dans une question plus large : jusqu’où peut-on restreindre l’éducation religieuse des enfants selon la volonté des parents ? Certains y voient une tentative de limitation du rôle des familles dans la transmission de la foi, une tendance déjà observée dans d’autres pays européens où la laïcité sert parfois de prétexte pour marginaliser les traditions chrétiennes.

Faut-il interdire la confession des enfants sous prétexte de quelques témoignages négatifs, alors que des générations de croyants en ont tiré un profond bénéfice spirituel ? La question dépasse le simple cadre législatif : elle touche à la liberté religieuse, pilier d’une société démocratique. L’interdiction d’un sacrement pour les jeunes fidèles en Pologne serait-elle le premier pas vers une ingérence croissante de l’État dans la pratique du culte ?

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