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Tribune Chrétienne

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topless baby on bed
Photo by Dragos Gontariu

Pourquoi la constitutionnalisation de l’avortement est un non-sens ?

[ Votre tribune] par Tanguy Marie Pouliquen*

Contre une constitutionnalisation de la liberté d’avorter, listons sept raisons pour toujours défendre la vie naissante dès son origine : pour la contempler, l’accueillir d’abord, en être solidaire, et non pas pour la contrôler et finalement constitutionnaliser la possibilité de son rejet ! Nous avons tous été un embryon !

–          Il n’y a pas de degrés dans l’humain. La dimension d’humanité est de l’ordre de l’ontologie, de la nature même. Un handicapé n’est pas moins humain, il est toujours humain, même si son handicap le fragilise psychologiquement, physiquement. L’enfant à naître est fragile mais humain, jamais moins humain. C’est pourquoi il a toujours le droit de vivre.

–          L’enfant à naître n’est pas un être potentiel, mais il a, dès la fusion des gamètes, « tout son potentiel », tout le « programme » de son développement futur que rien n’enrichira, si ce n’est la capacité d’être accueilli par autrui, par son environnement, par son histoire, comme le montre l’épigénétique.

–          L’enfant à naître a toutes les caractéristiques humaines. Il est une « totalité unifiée », « une présence personnelle », un être humain, en devenir de croissance intégrale, de déploiement de ses capacités. Son cœur bat à cinq semaines de grossesse. A-t-on déjà vu de l’humain qui ne revête pas de dimension personnelle ? Chaque vie personnelle n’aurait-elle pas un commencement caché ? Comment un être humain dès le début de son aventure dans l’existence biologique ne serait-il pas déjà une personne à respecter ? Tout un début vital à sanctuariser.

–          L’enfant à naître est positivement vulnérable. Sa vulnérabilité interpelle chacun dans son désir d’être accueilli, protégé, accompagné, nourri, relié, confié à une hospitalité qui en prend soin, sa maman, son papa, chacun d’entre nous. L’enfant à naître est confié à toute l’humanité. Il est le symbole public de la vie relationnelle authentique et réussie.

–          L’enfant à naître est un « corps embryonnaire ». A-t-on vu un corps qui ne vienne pas d’une personne ? Ce corps personnel porte en lui-même tout le programme génétique. Le corps est constitutif de l’humain : j’ai un corps, je suis aussi mon corps. Toucher mon corps, c’est toucher ma personne et il n’y a pas de corps sans esprit. Ce corps parle de l’unicité de chacun. Son ADN unique, le même dans chacune de ses milliards de cellules, en est la confirmation biologique. L’enfant à naître est unique en son corps, toujours déjà là.

–          L’enfant à naître est un être donné pour la vie partagée, pour l’existence sociale. Lui-même ne se donne pas l’existence, donné qu’il est, vivant grâce à l’union de ses parents. Cette donation réciproque lui « colle » à la peau faisant des parents le berceau de la vie donnée. L’enfant à naître est aussi confié au berceau de la collectivité qui voit dans les soins nécessaires à prodiguer à ce « tout petit » son propre besoin en miroir de continuer à vivre et de croire en l’avenir.  

  L’enfant à naître est un don de Dieu pour l’éternité. Dieu instaure avec chacune de ses créatures une relation d’alliance perpétuelle, tel est son dessein d’Amour.

L’enfant à naître est voulu par Dieu.

« C’est toi Seigneur, s’écrit le psalmiste, qui m’a formé les reins, qui m’as tissé au ventre de ma mère ; je te rends grâce pour tant de prodiges : merveille que je suis, merveille que tes œuvres » (Ps 139, 13-14). « Gardez-vous de mépriser un seul de ces petits, car leurs anges regardent toujours la face de mon Père qui est aux Cieux. » (Mt 18, 10).

La volonté divine est que l’enfant à naître vive pour toujours. Il est un don pour l’éternité. L’enfant est « sacrement de la vulnérabilité de Dieu » qui fait dépendre sa création de notre bon vouloir. Le Dieu parfaitement libre nous veut vraiment libre, parce que responsable jusqu’au bout de la vie confiée.

A en oublier les droits de Dieu, on en finit par oublier le sens des droits de l’homme.

*fr. Tanguy Marie Pouliquen, professeur d’éthique à l’Institut catholique de Toulouse, cb

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