Le dimanche 21 avril, l’euthanasie a été appliquée à l’activiste Ana Estrada au Pérou, marquant ainsi un précédent dans un pays où cette pratique n’est pas légale, mais a été autorisée dans ce cas par le pouvoir judiciaire.

Selon un communiqué diffusé ce lundi par divers médias locaux, l’activiste “est décédée selon ses propres termes, conformément à sa conception de la dignité et en gardant le contrôle de son autonomie jusqu’à la fin”.

“La procédure médicale a été réalisée selon le ‘Plan et Protocole de Mort Digne’ applicable à Ana, approuvé par EsSalud, dans le cadre de la décision historique en sa faveur rendue le 23 février 2021 et confirmée par la Cour suprême les 14 et 27 juillet 2022”, ajoute le texte.

Ana Estrada était une activiste péruvienne de 47 ans atteinte de poliomyélite, une maladie incurable qui l’a laissée paralysée en fauteuil roulant, et qui, depuis 2019, réclamait le droit de recourir à l’euthanasie.

L’euthanasie n’est pas légale au Pérou.

Cependant, en 2022, le pouvoir judiciaire a statué en faveur d’Estrada pour “inappliquer” l’article 112 du Code pénal en vigueur, qui punit d’une peine de prison maximale de 3 ans quiconque “par pitié, tue un malade incurable”.

En février dernier, la Cour supérieure de justice de Lima a ordonné à l’Assurance sociale de la santé (EsSalud) et au ministère de la Santé (Minsa) de respecter la décision d’Estrada.

Récemment, EsSalud a également indiqué qu’il n’était pas nécessaire de procéder à une évaluation psychologique supplémentaire à celle effectuée en octobre dernier, et a décidé qu’Estrada pourrait désigner une personne de confiance pour donner son consentement par sa signature.

L’Église catholique enseigne que “quels que soient les motifs et les moyens, l’euthanasie directe consiste à mettre fin à la vie de personnes diminuées, malades ou mourantes. C’est moralement inacceptable.”

La récente déclaration du Vatican, Dignitas infinita, met en garde contre 13 “graves violations” de la dignité humaine, dont l’euthanasie.

Source aci