Le 20 juillet 2024, la cathédrale de Matagalpa a accueilli une cérémonie significative avec les premières ordinations au Nicaragua depuis l’exil de l’évêque Rolando Álvarez. L’événement, présidé par l’évêque Carlos Enrique Herrera, président de la Conférence épiscopale du Nicaragua, a vu l’ordination d’un prêtre et de sept diacres.
L’agence Cna indique que L’évêque de Jinotega, Carlos Enrique Herrera, a célébré la messe dans la cathédrale Saint-Pierre-Apôtre, où il a ordonné le prêtre Juan José Orozco Jarquín ainsi que les diacres Aníbal Hernaldo Vallejos Vallejos, Byron Antonio Flores Mejía, Celestino Eliécer Martínez Martínez, Ervin Andrés Aguirre Corea, Juan Dionisio Jarquín Díaz, Roberto Clemente Manzanares González, et Saúl Antonio Martínez Obregón. Cette cérémonie marque la première ordination dans le diocèse de Matagalpa depuis que l’évêque Rolando Álvarez a été exilé à Rome en janvier 2024.
Monseigneur Álvarez, ancien évêque de Matagalpa, a été assigné à résidence sous diverses formes depuis août 2022 avant d’être condamné à 26 ans de prison le 10 février 2023 par le régime de Daniel Ortega, accusé d’être un « traître à la patrie ». Exilé à Rome le 14 janvier 2024 après une médiation du Vatican, il reste une figure importante pour ses partisans.
La cérémonie d’ordination a eu lieu dans un contexte difficile pour l’Église catholique au Nicaragua. Le diocèse de Matagalpa, qui comptait 60 prêtres en 2020, a perdu 25 d’entre eux, dont beaucoup ont été arrêtés ou exilés sous le régime actuel.
Cna précise que lors de son homélie, l’évêque Herrera a exprimé à la fois la joie de voir de nouveaux membres s’engager dans le ministère et la tristesse face à la diminution du nombre de prêtres, soulignant que « c’est toujours un motif de joie pour nous en tant qu’Église que Dieu continue à nous bénir avec ces frères qui ont librement décidé de se donner au Seigneur ».
Il a également affirmé : « L’Église est née dans ce but : étendre le royaume du Christ sur toute la terre, pour la gloire de Dieu le Père, et ainsi rendre tous les hommes participants de la rédemption salvifique et, par là, ordonner l’univers entier vers le Christ ».
L’exil de l’évêque Álvarez, associé aux restrictions imposées à la liberté d’expression et de culte, continue de peser sur la communauté catholique du Nicaragua, faisant de ces ordinations un moment clé dans un contexte de persécution religieuse.