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Présidence de la Conférence des évêques de France : Monseigneur Jean-Marc Aveline favori, Matthieu Rougé outsider ?

de gauche à droite, Monseigneur Aveline,Monseigneur Jordy, Monseigneur Bustillo et Monseigneur   Hérouard.En haut à droite ,Monseigneur Matthieu Rougé - DR
de gauche à droite, Monseigneur Aveline,Monseigneur Jordy, Monseigneur Bustillo et Monseigneur Hérouard.En haut à droite ,Monseigneur Matthieu Rougé - DR
À la croisée de la mission et de l’ambition : qui prendra la tête de la Conférence des évêques de France pour servir l’Église dans un contexte en pleine mutation ?

L’heure de la succession approche à la Conférence des évêques de France (CEF). Début avril, lors de l’Assemblée plénière de Lourdes, les évêques français éliront leur nouveau président, succédant ainsi à Mgr Éric de Moulins-Beaufort, archevêque de Reims, en poste depuis six ans. Au sein de l’Église catholique française, les discussions vont bon train, et plusieurs noms se détachent pour ce poste stratégique.

Parmi les successeurs pressentis, le nom du cardinal Jean-Marc Aveline, ce natif de Sidi Bel Abbès, en Algérie, archevêque de Marseille, semble faire l’unanimité. Figure dynamique et proche du pape François, il a accueilli le Saint-Père en septembre dernier lors de sa visite à Marseille, consolidant ainsi son image d’homme d’ouverture et de dialogue. Les observateurs s’accordent à dire que sa nomination paraît presque acquise. « Y a pas match… » commente une source proche du dossier, soulignant que le cardinal marseillais est perçu comme le candidat naturel à cette fonction.

Cependant, d’autres candidats pourraient encore espérer jouer leur carte. Le cardinal François-Xavier Bustillo, évêque d’Ajaccio, est également cité. Il partage avec Jean-Marc Aveline la caractéristique d’avoir organisé la venue du pape en France, à l’occasion de la visite pontificale en Corse. Très apprécié des jeunes catho, sa personnalité sobre et son ancrage pastoral en font un candidat sérieux, même si son influence semble moindre face à l’enthousiasme suscité par l’archevêque de Marseille.

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Monseigneur Jordy, actuel archevêque de Tours et vice-président de la CEF, pourrait également tenter sa chance. Stratégiquement, ce poste lui offrirait une rampe de lancement pour une éventuelle nomination à Paris, où Mgr Ulrich atteindra l’âge de la retraite en 2026. Néanmoins, sa popularité semble moins marquée que celle du cardinal Aveline.Autre prétendant, Monseigneur Hérouard, que certains accusent d’étre  » calculateur au service de son ambition « est connu pour ses missions de redressement des diocèses en difficulté, il pourrait occuper la vice-présidence, tant son profil est apprécié par certains évêques, bien que son âge (69 ans en août) soit un frein à une présidence durable.

Dans ce paysage déjà bien balisé, un nom émerge discrètement en tant qu’outsider : Monseigneur Rougé, évêque de Nanterre. Jeune, dynamique et apprécié pour sa capacité à articuler foi et modernité, il est perçu par certains comme une alternative crédible en cas de blocage sur le nom du favori. Jugé par certains « trop stratège et politique », son parcours académique et son implication dans les débats contemporains lui confèrent une certaine légitimité, bien que sa candidature reste pour l’instant en retrait.

Quoi qu’il en soit, l’élection début avril s’annonce déterminante pour l’orientation de l’Église catholique en France. Le futur président devra non seulement assumer les défis posés par une société en mutation, mais aussi porter la voix de l’Église face aux enjeux éthiques et sociaux qui secouent le pays.La tâche s’annonce ardue : fédérer une assemblée épiscopale parfois divisée et représenter l’Église de France dans une période marquée par des tensions internes et externes. La nécessité d’un leadership fort et inspirant se fait sentir, et tous les regards se tournent vers Lourdes où se jouera la désignation du nouvel homme fort de la CEF.

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