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Proclamation d’un Évangile féministe ou l’arrogance sexiste d’un nouveau cléricalisme inventé par la femme

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Qui roulera la pierre du patriarcat de la tombe de notre Église ?

Alors qu’un article publié dans le Irish Daily Mail appelle à renverser le « patriarcat » dans l’Église, il est temps de dénoncer une idéologie qui instrumentalise la foi pour imposer des revendications étrangères à l’Évangile.

Le Irish Daily Mail a publié le 26 avril 2025 une tribune signée Soline Humbert, militante de longue date en faveur de l’ordination des femmes. Sous un titre provocateur : Who will roll away the stone of patriarchy from our Church tomb? (Qui roulera la pierre du patriarcat de la tombe de notre Église ?) – l’auteure se livre à un procès en règle contre l’Église catholique, accusée d’enfermer les femmes dans une subordination injuste et archaïque. Une rhétorique désormais bien rodée, mais qui témoigne d’un double aveuglement : ignorance doctrinale et arrogance sexiste inversée.

Voici la traduction complète de cette tribune, qui mérite d’être lue pour mesurer à quel point le combat féministe appliqué à l’Église devient une caricature :

« Qui roulera la pierre du patriarcat de la tombe de notre Église ?
par Soline Humbert

Cette chronique annonce une chance pour le Vatican de donner enfin aux femmes l’égalité. Sinon, ce ne sera rien de plus qu’un vernis décoratif posé sur le vieux schéma : prier, obéir et être payée.

« Des fruits de changement abondent. Des laïcs, hommes et femmes, jeunes et vieux, de tous les continents, s’expriment avec franchise et courage. Des prêtres et des religieux prennent la parole.Mais qu’en est-il des femmes qui, comme moi, aiment passionnément l’Église catholique, mais ne peuvent plus tolérer d’y être invisibles, marginalisées, réduites au silence ou limitées à des rôles de service subalternes ?

Nous avons regardé nos mères et nos grands-mères accepter, parfois docilement, souvent à contre-cœur, un rôle assigné, un statut de subordination inscrit dans la structure même de l’Église. Le temps est venu de rouler cette pierre.Le synode constitue une chance historique. Une chance pour le Vatican de montrer qu’il ne se contente pas de changements cosmétiques. Sinon, cela ne sera qu’un vernis posé sur une structure ancienne qui continue d’opprimer et de reléguer.

Beaucoup de femmes catholiques sont fatiguées d’être cantonnées à « prier, obéir et être payées » (quand elles sont payées). Fatiguées d’être des participantes silencieuses. Fatiguées d’attendre une reconnaissance qui ne vient jamais.

Le Christ a confié l’annonce de la Résurrection à une femme, Marie de Magdala. Mais deux mille ans plus tard, dans l’Église, les femmes ne peuvent pas prêcher pendant la messe. Elles ne peuvent pas être diacres, prêtres ou évêques. Elles peuvent nettoyer l’autel mais pas y présider.

Nous sommes nombreuses à nous demander : est-ce que cela vient vraiment de Dieu ? Ou est-ce le fruit d’une culture patriarcale qui a été sacralisée au fil du temps ?

Je rêve d’une Église où les femmes puissent être pleinement elles-mêmes, avec leurs dons et leurs appels, sans devoir se conformer à un modèle masculin pour être acceptées.

Je ne suis pas seule. Le Saint-Esprit souffle partout où il veut. Et il souffle aujourd’hui dans le cœur de nombreuses femmes. Ce n’est pas une révolte contre l’Église, mais une fidélité à l’Évangile. L’Évangile qui libère, qui restaure la dignité, qui élève.

Si le synode échoue à reconnaître cela, alors il aura manqué son rendez-vous avec l’histoire.

Une nouvelle naissance se prépare. Nous en sommes les mères et les sages-femmes. »

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On peut lire dans cet article un discours qui se prétend prophétique mais qui relève en réalité d’un nouvel intégrisme : le cléricalisme féministe inventé par la femme, qui, sous couvert d’émancipation, exige l’alignement de l’Église sur les standards idéologiques du monde. L’ordination n’est plus vue comme un appel mystérieux du Christ, mais comme un dû politique. La mission féminine n’est plus un don différencié, mais une frustration instrumentalisée.

Rappelons pourtant ce que l’Église enseigne avec clarté. Dans Ordinatio Sacerdotalis (1994), saint Jean-Paul II a affirmé : « L’Église n’a en aucune manière le pouvoir de conférer l’ordination sacerdotale à des femmes. » Et il ajoutait que cette doctrine devait être tenue de manière définitive par tous les fidèles. Cette parole n’enferme pas : elle libère de l’illusion que tout est négociable, que tout peut être réinventé à la mesure de nos désirs.

Mais ce que revendique Soline Humbert, c’est que les femmes puissent présider l’Eucharistie comme si le sacerdoce était un métier de représentation et non une configuration au Christ-Époux. La radicalité du message chrétien est alors vidée de sa substance : la Croix est remplacée par le slogan, le sacrifice par la revendication, la Tradition par la contestation.Cette lecture de l’Église comme une « structure patriarcale oppressive » révèle surtout une méconnaissance profonde du mystère chrétien. L’Église n’est pas une ONG. Elle ne se réforme pas à coups de tables rondes, mais dans la sainteté. Elle a besoin de saintes femmes, pas de prêtresses révoltées.

À vouloir féminiser le pouvoir, on risque surtout de séculariser le sacré. Le vrai combat n’est pas de conquérir l’autel, mais de rester fidèles à la Révélation. Il ne s’agit pas de rouler une pierre imaginaire, mais de ne pas sceller la tombe de la foi avec nos revendications modernes.

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