Les faits se sont produits jeudi 18 décembre dans l’église Notre-Dame-de-l’Assomption d’Olonne, aux Sables-d’Olonne. Une effraction a été constatée à l’intérieur de l’édifice et un reliquaire a été fracturé. Selon les éléments connus, le crâne du saint qu’il contenait a été dérobé. À ce stade, aucune information officielle n’a été communiquée sur les auteurs de cet acte ni sur les circonstances précises du vol.L’église Notre-Dame-de-l’Assomption est l’église paroissiale historique de l’ancienne commune d’Olonne-sur-Mer. Son existence est attestée dès le XIᵉ siècle. Dédiée à l’Assomption de la Vierge Marie, elle a traversé les siècles au rythme de transformations et de restaurations, tout en demeurant un lieu central de la vie religieuse locale, accueillant offices, sacrements et grandes célébrations liturgiques.
Le reliquaire profané est celui de saint Vivant, également connu sous le nom latin de Viventius. Saint catholique des IIIᵉ et IVᵉ siècles, il est une figure ancienne dont la vie demeure mal documentée. Selon la tradition, il serait né païen dans le Proche-Orient avant de se convertir au christianisme, probablement sous le règne de l’empereur Dioclétien. Devenu prêtre, il serait arrivé au IVᵉ siècle en pays d’Herbauges, dans l’actuelle Vendée, où il entreprit une œuvre d’évangélisation.La tradition rapporte qu’il vécut sur l’île d’Olonne et qu’il fut accueilli par saint Hilaire, évêque de Poitiers. Une petite communauté religieuse se serait alors formée autour de lui. Enterré sur place, ses reliques furent longtemps vénérées avant d’être déplacées à la fin du IXᵉ siècle, lors des invasions vikings, pour être mises à l’abri. Elles connurent ensuite plusieurs translations, notamment en Auvergne puis en Bourgogne, où elles furent à l’origine de l’abbaye Saint-Vivant de Vergy, importante fondation monastique du Moyen Âge.
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La présence du reliquaire de saint Vivant à Olonne s’inscrit ainsi dans une continuité religieuse et historique ancienne. Pour les fidèles, le vol du crâne du saint constitue une atteinte d’une particulière gravité. Les reliques ne sont pas perçues comme de simples objets anciens, mais comme des signes concrets de la communion des saints et de la continuité de la foi chrétienne.
De son coté, le maire des Sables-d’Olonne, Nicolas Chénéchaud, président des Sables d’Olonne Agglomération, est également intervenu sur sa page Facebook car directement concerné par la protection du patrimoine communal et par les mesures de prévention visant les lieux de culte : « J’exprime, au nom de tous les Sablais, mon profond soutien à la paroisse et aux fidèles.Ici, nous tenons à nos traditions, à nos valeurs, à nos clochers. Nos lieux de culte resteront ouverts et vivants.Ce ne sont pas nos paisibles églises qu’il faut fermer, mais ces barbares qu’il faut enfermer. » a t-il déclaré.
À l’approche de Noël, cette profanation prend une résonance particulière. Au-delà du vol et des dégradations matérielles, c’est une mémoire religieuse et une foi encore vivante qui ont été blessées, dans l’attente désormais que l’enquête permette de faire toute la lumière sur ces faits.


