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Quand le pape Léon XIV reçoit Sœur Lucía Caram, la dominicaine la plus controversée d’Espagne

Sœur María Lucía Caram - DR
Sœur María Lucía Caram - DR
En 2017, ses propos télévisés niant la virginité perpétuelle de la Vierge Marie avaient suscité une indignation généralisée et une réaction officielle du diocèse de Vic

Le 28 dernier, le pape Léon XIV a reçu en audience privé Sœur María Lucía Caram, dominicaine d’origine argentine vivant en Espagne. Connue pour son activisme médiatique et ses prises de position en rupture avec l’enseignement catholique, elle divise profondément les fidèles. L’absence de cette rencontre dans le Bollettino officiel, malgré la publication de photographies par Vatican Media, interroge sur les choix de communication du Saint-Siège.Religieuse cloîtrée, Sœur Caram a choisi de s’exposer largement dans les médias, se transformant en figure médiatique plus qu’en témoin silencieux de la vie consacrée. Ses interventions publiques abordent des questions sociales et morales de manière tranchée, souvent en opposition directe avec la doctrine de l’Église.

En matière de morale familiale, elle a soutenu que les couples homosexuels devraient pouvoir « se marier dans l’Église » et affirmé que « tout type d’amour doit être béni ». Sur l’avortement, tout en se disant « en faveur de la vie », elle a déclaré que « ni l’Église ni Dieu ne doivent s’immiscer dans la décision de celles qui avortent », minimisant ainsi la gravité d’un acte que l’Église qualifie de crime abominable.

En 2017, ses propos télévisés niant la virginité perpétuelle de la Vierge Marie avaient suscité une indignation généralisée et une réaction officielle du diocèse de Vic.Ces prises de parole, en contradiction avec le magistère, expliquent pourquoi son nom est systématiquement associé à la controverse. Elles mettent en lumière un discours qui semble davantage modelé par les catégories du monde que par la fidélité à l’Évangile.À cela s’ajoute son soutien public au mouvement indépendantiste catalan, révélant une religieuse engagée politiquement au risque d’alimenter des divisions supplémentaires dans une Espagne déjà marquée par des fractures identitaires.

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Il faut toutefois souligner que Sœur Caram est active dans le domaine caritatif, notamment auprès des pauvres, ce qui constitue une part plus conforme à l’esprit évangélique de son témoignage. Mais ses initiatives sociales, aussi louables soient-elles, ne parviennent pas à dissiper les interrogations profondes suscitées par ses déclarations contraires à la foi catholique.

L’audience privée accordée par le pape Léon XIV, et rendue publique seulement par des images, pose question. Pourquoi une rencontre avec une figure aussi controversée n’a-t-elle pas été mentionnée officiellement ? Est-ce un signe de prudence, ou bien la reconnaissance implicite d’une personnalité dont les propos restent sources de scandale pour de nombreux fidèles ?Pour certains, Sœur Caram représente une religieuse « moderne » qui n’hésite pas à heurter les traditions. Pour d’autres, plus nombreux dans les milieux attachés à la fidélité doctrinale, elle apparaît comme un contre-témoignage qui brouille la clarté de l’enseignement de l’Église. Dans tous les cas, l’audience accordée par le pape rappelle que son influence, aussi contestée soit-elle, demeure réelle.

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