Lors de sa visite officielle à Rome les 6 et 7 novembre, le président palestinien Mahmoud Abbas a rencontré le pape Léon XIV, le président Sergio Mattarella et la Première ministre Giorgia Meloni. À cette occasion, il a inauguré l’exposition « Bethlehem Reborn », consacrée aux dix années de restauration de la basilique de la Nativité, et a annoncé le lancement d’une nouvelle phase de travaux, dédiée cette fois à la restauration de la Grotte de la Nativité, lieu de naissance du Christ selon la tradition chrétienne.Cette décision, prise par décret présidentiel, s’inscrit dans la continuité d’un long processus de préservation du patrimoine religieux de Bethléem. « Reprendre les travaux est un signe d’espérance et de renaissance pour la Terre Sainte. J’en suis très heureux », a déclaré Mahmoud Abbas au père Ibrahim Faltas, de la Custodie de Terre Sainte.
L’exposition « Bethlehem Reborn », en français « Bethléem renaît », retrace les dix années de restauration de la basilique de la Nativité, inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO. À travers photos, maquettes, vidéos et documents d’archives, elle met en lumière le travail de restauration mené depuis 2013 sur les mosaïques, la charpente, les fresques et les vitraux. Ce projet, réalisé sous la supervision de l’Autorité palestinienne et avec la collaboration des Églises catholique, grecque-orthodoxe et arménienne, illustre la coopération entre communautés chrétiennes pour la sauvegarde d’un lieu universel. L’exposition a déjà voyagé dans plusieurs pays, portant un message d’unité et de paix, et sa présentation à Rome symbolise le lien spirituel qui unit Bethléem au cœur de la chrétienté.Les travaux déjà réalisés ont permis de restaurer l’ensemble de la basilique, qui avait subi de fortes dégradations au fil des siècles.
Désormais, une nouvelle étape commence, centrée sur la Grotte de la Nativité, qui n’a pas connu d’interventions majeures depuis plus de six cents ans. Cette phase portera sur la préservation des parois et du sol de la grotte, ainsi que sur la stabilisation de ses structures internes. L’objectif est de protéger ce lieu unique, tout en en assurant l’accès sûr et digne pour les pèlerins du monde entier.
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Le président palestinien a indiqué son intention d’assister à la messe de Minuit à Bethléem le 24 décembre prochain, après deux années d’absence dues à la situation régionale. Chaque année, Mahmoud Abbas participe aux célébrations de Noël avec les différentes communautés chrétiennes de la ville, catholique, grecque-orthodoxe et arménienne, dans un esprit de respect des traditions.Depuis deux ans, Bethléem a traversé des fêtes de Noël marquées par le silence et la tristesse. Les violences à Gaza, les restrictions en Cisjordanie, la pauvreté et les difficultés à Jérusalem ont pesé sur les habitants. En 2023 et 2024, les rues sont restées sombres et les pèlerins absents. Malgré ces épreuves, les chrétiens locaux ont continué à vivre leur foi avec ferveur, célébrant la naissance du Christ dans la sobriété et la prière. La reprise des restaurations et le retour progressif des célébrations publiques suscitent un nouvel élan d’espérance.
Le père Ibrahim Faltas voit dans cette initiative un signe d’attention à la fois spirituel et humain : « Le soin apporté à un lieu si important pour la chrétienté est aussi un appel à prendre soin de la vie, de la dignité et de la paix. Nous demandons à la communauté internationale la même attention pour les innocents et les sans défense de la Terre Sainte et du monde. »
Dans sa méditation, le père Faltas invite à redécouvrir le message évangélique porté par la Nativité : « Jésus est né pauvre, dans le froid et l’obscurité d’une grotte, entouré par l’amour de Marie et de Joseph. Sa lumière, attendue depuis longtemps, s’est aussitôt répandue dans le monde. » Aujourd’hui encore, cette lumière semble vouloir renaître dans la pierre même où le Verbe s’est fait chair. La reprise des travaux, explique-t-il, est un appel à la paix et à la réconciliation, au-delà des frontières et des divisions. « Que cette restauration soit le signe d’une lumière nouvelle, partant de ce lieu saint qui, il y a plus de deux mille ans, a vu naître la Lumière véritable. Que le soin, l’attention et l’amour pour l’humanité deviennent un vrai signe d’espérance et de paix. »
Cette restauration de la Grotte de la Nativité s’inscrit dans une démarche à la fois culturelle, spirituelle et politique. Elle rappelle que la Terre Sainte demeure un lieu fragile, où coexistent la mémoire, la foi et les tensions du présent. En soutenant la préservation de ce patrimoine universel, les autorités locales et religieuses affirment le désir de voir se renforcer la paix, la compréhension mutuelle et le respect entre tous les peuples de la région, y compris envers Israël, afin que Bethléem, ville de la naissance du Prince de la Paix, demeure un signe vivant de fraternité et de réconciliation.
