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Rapport annuel de la commission pontificale, un pas vers une certaine transparence sur les abus dans l’Eglise ?

Crédit  Photo Nick Kenrick
Crédit Photo Nick Kenrick
La Commission pontificale pour la protection des mineurs publie un rapport alarmant sur les violences sexuelles au sein de l'Église, révélant des disparités troublantes dans la mise en œuvre des mesures de protection.

L’assemblée de la Commission pontificale pour la protection des mineurs s’est réunie du 7 au 11 octobre à Rome pour examiner le projet de son premier rapport annuel. Ce rassemblement est possiblement la dernière présidence du Cardinal Sean O’Malley, récemment âgé de 80 ans, qui a déjà quitté la direction de l’archidiocèse de Boston et doit abandonner tous ses autres postes d’ici la fin de l’année. Ce fut également la première réunion dirigée par l’évêque Luis Manuel Ali Herrera, membre de la commission et peut-être futur président, accompagné de la secrétaire adjointe Teresa Kettelkamp.

La rédaction d’un rapport annuel a été demandée par le Pape François afin de garantir la transparence dans les efforts de sauvegarde des mineurs. Le communiqué de presse de la Commission met en avant le renforcement des liens avec le Dicastère pour la Doctrine de la Foi.

Lors de la messe d’ouverture de l’assemblée, le Cardinal O’Malley a déclaré : « Ceux qui souffrent ont un droit particulier à notre amour. La Commission à l’opportunité et à l’obligation de rendre l’Église plus samaritaine. »

Réunissant 30 membres issus de cinq continents, l4assemblée a discuté de la mise en œuvre du mandat de la commission dans trois domaines clés : le renforcement des capacités de sauvegarde locales via l’initiative Memorare, la vérification et la révision des politiques dans le cadre des Directives Universelles, et la publication prochaine du Rapport Annuel Pilote sur les Politiques et Procédures de Sauvegarde dans l’Église catholique. Ce rapport est censé servir de modèle pour les rapports futurs ainsi que pour ceux d’autres commissions associées aux conférences épiscopales.

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Les participants ont également pu écouter les exposés de l’archevêque John Kennedy, secrétaire de la section disciplinaire du Dicastère pour la Doctrine de la Foi, ainsi que du père Robert Geisinger SJ, promoteur de la justice, et du père Brian Taylor, fonctionnaire du dicastère .

Au cours de cette session, les procédures en place pour traiter les abus sexuels dans l’Église, ainsi que l’élaboration des lignes directrices pour la protection des mineurs, ont été discutées.Un modèle pour le rapport annuel est donc en train d’être défini, visant, comme le souhaite le Pape François, à évaluer la nature et l’efficacité des politiques et procédures de sauvegarde au sein de l’Église, tout en offrant des recommandations pour une suite.

« On espère, a indiqué un communiqué de la Commission, que le rapport servira de mécanisme pour un changement durable et vérifiable dans l’approche de l’Église catholique au ministère de la sauvegarde. »

La Commission a également poursuivi le développement du Cadre des Directives Universelles, examinant le retour des Églises locales et la phase pilote en cours avec l’Église au Costa Rica, au Zimbabwe, en Pologne et à Tonga.

La question de l’opposition culturelle est soulevée, en particulier en République démocratique du Congo, où les évêques ont rapporté que la mise en place d’un cadre pour lutter contre les violences sexuelles sur mineurs est parfois perçue comme une « stigmatisation sociétale » et une « idéologie occidentale imposée ».

Ces projets pilotes seront intégrés dans un cadre consolidé de sauvegarde. La conférence a également évalué les résultats des rencontres avec 13 conférences épiscopales nationales lors de visites ad limina.

Bien que ce rapport cherche à dresser un tableau aussi complet que possible des politiques de lutte contre les violences sexuelles, certains observateurs restent sceptiques quant à son efficacité à assurer l’application concrète des mesures : « Les données ont été fournies par les épiscopats, ce qui remet en question les prérogatives de la commission. » remarque un proche de la Curie.

Enfin, les membres de la Commission ont été informés des rencontres institutionnelles tenues pendant les mois d’été avec des partenaires de la Curie romaine, y compris le Dicastère pour le Clergé, le Dicastère pour les Évêques, le Dicastère pour les Laïcs, la Familleet la Vie, et le Dicastère pour les Instituts de Vie Consacrée et les Sociétés de Vie Apostolique.

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