Dans la nuit du samedi 26 au dimanche 27 juillet 2025, vers 21 heures, des hommes armés ont pris pour cible une église catholique à Komanda, dans le nord-est de la République démocratique du Congo. Selon plusieurs sources locales et humanitaires, les assaillants appartiennent aux Forces démocratiques alliées (ADF), un groupe terroriste ayant fait allégeance à l’État islamique.
Le père Aimé Lokana Dhego, curé de la paroisse, a déclaré à l’AFP : « Nous comptons au moins 31 morts parmi les membres de la Croisade eucharistique, avec six blessés graves. Certains jeunes ont été enlevés, nous sommes sans nouvelles d’eux. » Sept autres corps ont été retrouvés dans différents endroits de la ville.D’après Radio Okapi, le nombre total de victimes s’élèverait à 43. Le coordinateur de la société civile de Komanda, Dieudonné Duranthabo, a confirmé que « plus de 21 personnes ont été tuées par balles à l’intérieur et à l’extérieur de l’église. Nous avons aussi retrouvé au moins trois corps calcinés, et plusieurs maisons ont été incendiées. Les recherches se poursuivent. »
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La paroisse Bienheureuse Anuarite a été entièrement prise pour cible, alors que les fidèles participaient à une veillée de prière. Des commerces alentour ont été pillés et brûlés. Le porte-parole de l’armée congolaise en Ituri, le lieutenant Jules Ngongo, a confirmé l’attaque en précisant que « l’ennemi serait identifié parmi les ADF ».Les ADF, initialement une rébellion islamiste ougandaise née dans les années 1990, sont désormais installées en RDC. Elles mènent des attaques meurtrières contre les civils sans distinction de religion, semant la terreur en Ituri et au Nord-Kivu. Depuis leur rattachement à l’État islamique, elles constituent le noyau de la « Province d’Afrique centrale de l’État islamique », qui comprend aussi des groupes actifs au Mozambique. Selon une enquête de BBC Monitoring, près de 90 % des opérations de l’État islamique sont aujourd’hui menées par ses branches africaines.
Malgré la coopération militaire entre la RDC et l’Ouganda depuis 2021, et le déploiement conjoint des FARDC et de l’UPDF, les exactions des ADF se poursuivent dans cette région riche en minerais mais minée par l’insécurité chronique.
Les autorités locales redoutent que le bilan ne s’alourdisse dans les prochaines heures. Le choc est immense, en particulier pour les familles des jeunes victimes. Ce massacre, qui survient après quelques mois d’accalmie relative, marque un nouveau tournant dans la brutalité de cette guerre larvée contre les chrétiens d’Afrique centrale.
