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Récit d’un miracle : un prêtre de Los Angeles guéri par l’intercession de Pier Giorgio Frassati

Le  père Juan Manuel Gutiérrez - crédit photo archidiocèse de Los Angeles
Le père Juan Manuel Gutiérrez - crédit photo archidiocèse de Los Angeles
Le protagoniste, aujourd’hui prêtre du diocèse de Los Angeles, raconte une guérison scientifiquement inexplicable qui a ouvert la voie à la canonisation de Pier Giorgio Frassati

« C’était le jour de la Toussaint et j’ai décidé de faire une neuvaine ». Ainsi commence l’histoire d’une guérison qui défie l’analyse médicale, celle du père Juan Manuel Gutiérrez, 39 ans, d’origine mexicaine, incardiné dans l’archidiocèse de Los Angeles. Ce miracle fut déterminant pour la canonisation de Pier Giorgio Frassati (1901-1925), jeune laïc turinois, tertiaire dominicain et modèle de charité, proclamé saint par le pape Léon XIV le 7 septembre dernier.
Le média italien La Bussola l’a rencontré à Salerne, invité par la « Brigata Frassati » pour une rencontre-témoignage à l’occasion de la Solennité de la Toussaint.

« Je crois que les miracles montrent clairement que le Seigneur est présent et agit au milieu de nous ».

En 2017, alors qu’il était séminariste au St. John’s Seminary de Camarillo, en Californie, le père Juan vivait des journées ordinaires rythmées par les études et la prière. Pourtant, le 25 septembre, un banal match de basket bouleversa son parcours. Une douleur foudroyante au talon mit fin à la partie : il venait de se déchirer gravement le tendon d’Achille. Les médecins parlèrent d’abord d’une simple élongation musculaire et lui promirent une guérison en deux semaines. Mais la douleur ne cessait pas, la cheville restait enflée et rouge, et la physiothérapie ne faisait qu’aggraver la situation. L’IRM du 31 octobre confirma finalement la rupture.

Le 1er novembre, lendemain de cet examen décisif, il resta seul dans la chapelle après la messe. Il aurait pu invoquer tous les saints, mais une inspiration intérieure vint bouleverser sa prière : une voix douce du Saint-Esprit lui soufflait d’inviter Pier Giorgio Frassati, dont il n’avait qu’un vague souvenir grâce à un documentaire aperçu quelques mois plus tôt. À genoux, il confia son cœur au Seigneur, demandant humblement :

« Seigneur, par l’intercession du bienheureux Pier Giorgio Frassati, je te demande de m’aider dans ma blessure ».

Les jours suivants, alors qu’il récitait la neuvaine, une chaleur intense enveloppa soudain ses pieds, au point qu’il crut qu’ils prenaient feu, même si aucune odeur de brûlé n’était perceptible. Grâce à son expérience dans le Renouveau dans l’Esprit, il savait que certaines guérisons s’accompagnent de ce signe, mais il ne croyait pas que le Seigneur le guérissait réellement. Il se jugeait trop pauvre en foi pour recevoir un miracle. Dans sa prière, il répétait simplement : « Mais toi, glorifie tes saints ».Le lendemain matin, il marcha comme si rien ne s’était passé. En vue de son rendez-vous avec le chirurgien prévu le 15 novembre, il décida de retirer l’attelle. Le spécialiste, après l’avoir examiné, parut déconcerté. Lorsqu’il demanda si tout allait bien, le médecin rappela qu’une opération avait été jugée nécessaire, avant d’ajouter que ce n’était plus le cas : il ne sentait plus aucun vide dans le tendon. L’IRM confirma l’absence totale de lésion. « Vous devez avoir quelqu’un au paradis qui veille sur vous », conclut-il simplement.

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Cette expérience bouleversa profondément le père Juan, d’autant plus qu’il n’avait aucune dévotion particulière envers Pier Giorgio avant cet événement. Son amitié avec lui naquit presque par hasard, ou plutôt sous l’inspiration de l’Esprit Saint, et elle transforma durablement sa vie. Il découvre encore quotidiennement des facettes nouvelles de la personnalité de celui que saint Jean-Paul II appelait l’“Homme des Huit Béatitudes”.

Ce qui le touche le plus chez le jeune bienheureux, c’est cette joie rayonnante et ce sens du sacrifice qui imprégnaient toute sa vie : son renoncement à ses biens pour soutenir les pauvres, son amour offert et pourtant abandonné pour Laura par fidélité à ses parents, ou encore son désir de partager les travaux éprouvants des mineurs pour mieux les accompagner.

Parmi les paroles de Frassati, une résonne particulièrement dans le cœur du père Juan. Ce sont celles du discours prononcé lors de la bénédiction du drapeau du Cercle “Giovane Pollone”, le 29 juin 1923 : « Je vous exhorte de toutes les forces de mon âme à vous approcher le plus possible de la Table eucharistique. Nourrissez-vous de ce pain des anges, vous en tirerez la force pour combattre les forces intérieures, les luttes contre les passions, et contre toutes les adversités, car Jésus-Christ a promis à ceux qui se nourrissent de l’Eucharistie la Vie éternelle et les grâces nécessaires pour l’obtenir. »

Cette amitié spirituelle a même suscité un élan dans son diocèse. Un confrère de Los Angeles lui a appris qu’un groupe inspiré par la sainteté juvénile de Frassati est en train de se constituer, signe que son témoignage continue de toucher les cœurs.Et si la figure du bienheureux parle tant aux jeunes aujourd’hui, c’est, selon le père Juan, parce que les miracles manifestent la présence active du Seigneur, et que la vie de Pier Giorgio en est un éclatant témoignage. Déjà adolescent, il allait à la messe chaque jour, priait le chapelet, lisait la Bible et méditait saint Paul. Sa vie prouve qu’il vaut la peine de se donner entièrement à Dieu dès la jeunesse. Le père Juan lui-même pensait que la foi était surtout l’affaire des personnes âgées, jusqu’au jour où il comprit que Jésus est pour tous, et tout spécialement pour les jeunes. Aujourd’hui, il constate combien Pier Giorgio inspire des multitudes de jeunes, aux États-Unis, en Pologne, particulièrement parmi les universitaires, et en Italie.

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