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Reims, quand les chefs d’État se retrouvaient lors d’une messe de réconciliation…

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Reims, ville où l'histoire a vu le général de Gaulle et le chancelier Adenauer sceller la réconciliation franco-allemande en 1962, a été le théâtre d'une messe pour la paix et la concorde.

Reims a vu plus de 33 souverains sacrés, de Louis Le Pieux en 816 à Charles X en 1825. Reims est aussi la ville où le 8 juillet 1962 la Messe solennelle pour la paix a vu Konrad Adenauer et Charles de Gaulle priant ensemble dans sa cathédrale.

Hier, lundi 8 juillet 2024 , un événement censé rassembler les représentants des divers cultes catholiques, protestants, juifs et musulmans a eu lieu, bien que les raisons de l’absence de ces derniers n’aient pas été expliquées. Ainsi, c’est le père Bettler et le pasteur Geoffroy qui ont prié et évoqué la réconciliation franco-allemande.

« Franc-Comtois, je tiens à vous rappeler les cicatrices laissées par les périodes de violence et de discorde dans notre région », a partagé le vicaire général du diocèse de Reims, évoquant un passé marqué par les ravages des guerres mondiales.

Cet événement veut dépasser le cadre strictement historique franco-allemand pour « embrasser une vision plus large de l’unité européenne et de la promotion de la paix continentale. »

À la suite de la messe, le père Bettler et le pasteur Pascal Geoffroy ont lu une déclaration commune au nom des quatre cultes. Ils ont appelé à préserver la paix et à s’inspirer de l’exemple de la réconciliation franco-allemande, affirmant que « des adversaires peuvent devenir des alliés fidèles ».

« Il n’y a pas une seule raison qui pousse les autres à nous suivre », explique Pascal Geoffroy, soulignant que les réunions interreligieuses à Reims sont marquées par les événements contemporains. « Quand la population est agitée par la colère ou l’attente, nous en ressentons forcément l’impact au sein de nos communautés respectives. Nous ne vivons pas dans un autre monde », précise-t-il.

Suite au massacre du 7 octobre 2023 en Israël, les communautés juives et musulmanes se sont retrouvées face à face, mais le père Bettler s’est dit « impressionné par la responsabilité des représentants de dépasser les passions et de se réunir pour aider nos communautés à faire de même ».

Les chrétiens ont semble-t-il joué un rôle de « modérateur des passions », et le pasteur Pascal Geoffroy estime que « la volonté des juifs et des musulmans de dialoguer était déjà présente ». Il insiste toutefois sur le fait que bien que les catholiques et les protestants soient également impliqués, ils ne jouent pas le rôle d’arbitre dans ces échanges.

Enfin le père Bettler a évoqué un pays « divisé et inquiet »…rappelons qu’il ne pourrait y avoir de réconciliation sans une certaine ouverture d’esprit. Toutes les communautés et les religions sont-elles capables d’y parvenir ?

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