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Rentrée des classes : le projet d’éducation sexuelle de l’Europe fermement repoussé par les évêques polonais

éducation sexuelle : un homme+une femme = un bébé  - DR
éducation sexuelle : un homme+une femme = un bébé - DR
Les évêques polonais ont eu le courage de dire non, haut et fort. En sera-t-il de même pour nos évêques français ? Nous sommes là devant un enjeu de société capital, où se joue l’avenir de la famille, de l’éducation et de la protection de l’innocence des enfants

En ce 1er septembre, alors que les élèves polonais reprennent le chemin de l’école, une bataille culturelle majeure vient d’être tranchée. Le gouvernement de Donald Tusk, soutenu par Bruxelles, voulait introduire dans toutes les écoles une nouvelle matière baptisée « éducation à la santé ». Derrière ce titre apparemment neutre, se cache en réalité un programme d’éducation sexuelle inspiré par les directives européennes et largement marqué par l’idéologie du genre.

Dès l’annonce de la réforme, les évêques polonais ont élevé la voix. Le 22 août, la Conférence épiscopale a publié une lettre pastorale lue dans toutes les paroisses. Les parents y étaient invités à refuser que leurs enfants participent à ce nouvel enseignement, dénoncé comme une tentative de « corruption morale systématique ». Les évêques ont rappelé que la véritable mission de l’école est de transmettre le savoir et de former les consciences, non d’imposer une idéologie relativiste ni de banaliser la sexualisation précoce des enfants.Dans une déclaration encore plus ferme, le 27 août, les prélats ont précisé que le projet gouvernemental visait à « changer complètement la perception de la famille et de l’amour », en encourageant la sexualité hors mariage, en affaiblissant la maternité et en imposant une vision contraire à l’anthropologie chrétienne.

À cette opposition ecclésiale s’est ajoutée une décision politique décisive. Le président de la République, Karol Nawrocki, élu récemment sur un programme de défense des valeurs traditionnelles, a opposé son veto à un amendement législatif qui accompagnait la réforme. Cet amendement aurait supprimé l’obligation pour les adultes intervenant dans les établissements scolaires de présenter un casier judiciaire vierge. Autrement dit, la réforme aurait pu ouvrir la porte à des personnes condamnées pour des crimes sexuels au contact direct des enfants.Cette faille grave a été dénoncée non seulement par les conservateurs et par le think tank Ordo Iuris, mais aussi par la médiatrice nationale pour l’enfance, pourtant nommée par le gouvernement Tusk. Elle a reconnu qu’il existait un « risque réel » de voir des criminels sexuels ou même des trafiquants d’êtres humains intervenir dans des écoles.

Du côté de Bruxelles, aucune condamnation, aucune réserve. Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, a préféré afficher son soutien politique à Donald Tusk lors d’une visite à la frontière polono-biélorusse, insistant sur la sécurité des frontières mais taisant complètement les inquiétudes légitimes des familles polonaises. Ce double langage interroge : hier encore, l’Union européenne critiquait les gouvernements conservateurs de Varsovie ou de Budapest lorsqu’ils refusaient les programmes d’ingénierie sociale venus d’Occident ; aujourd’hui, l’idéologie du genre est portée sans scrupules comme une priorité politique.

Grâce à l’action conjuguée de l’Église et de la présidence, la Pologne a réussi à freiner l’introduction d’une éducation sexuelle standardisée et imposée par le pouvoir.

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Mais la bataille culturelle n’est pas terminée. Les parents ont désormais jusqu’au 25 septembre pour signaler que leurs enfants n’assisteront pas à ces cours facultatifs. La vigilance reste donc de mise.

La question qui se pose naturellement est celle de notre propre pays. Car en France, l’EVARS (« éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle ») devient, dès cette rentrée 2025, obligatoire de la maternelle au lycée. Trois séances par an sont prévues, abordant très tôt les stéréotypes de genre, puis, dès le collège, la contraception, l’IVG, l’orientation sexuelle et l’identité de genre. Comme l’a récemment souligné le pédopsychiatre Maurice Berger, ce type de programme confronte l’enfant à des sujets auxquels il n’avait jamais songé, parfois bien avant qu’il soit psychologiquement prêt.

Le problème n’est pas seulement pédagogique : c’est un projet de société. À travers l’EVARS, l’État marginalise le rôle des parents, premiers éducateurs de leurs enfants, et se place au cœur de leur intimité affective. L’avortement est banalisé, la différence sexuelle relativisée, et l’autorité parentale systématiquement effacée au profit d’une idéologie de l’« autonomie absolue ».

Dans ce contexte, il est légitime d’espérer une prise de position claire et forte de la part de l’Église de France et de son président, Son Éminence Jean-Marc Aveline. Car trop souvent, les interventions de nos évêques paraissent hésitantes, diluées dans un langage convenu, ou simplement inaudibles. Certains vont jusqu’à dire que l’épiscopat français est parfois tenté de composer avec « l’esprit du monde », au lieu d’annoncer avec courage la vérité de l’Évangile.L’exemple polonais montre qu’une parole ferme, unie et prophétique de l’Église peut non seulement réveiller les consciences, mais aussi peser concrètement sur les décisions politiques. À l’heure où l’Europe tente d’imposer une vision anthropologique contraire à la foi chrétienne et à la loi naturelle, les familles catholiques de France attendent de leurs pasteurs la même clarté que celle manifestée par les évêques polonais. La protection de l’innocence des enfants et la défense de la famille naturelle ne sauraient souffrir de demi-mesures.

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