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Rentrée des classes : l’éducation sexuelle et l’éducation positive entre éducation et idéologie ?

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La démarche s’oppose frontalement à l’anthropologie chrétienne et impose une idéologie qui redéfinit l’homme et la famille

Pour la rentrée du 1er septembre, l’EVARS (« éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle ») sera généralisée dans toutes les écoles, collèges et lycées. Trois séances par an sont prévues de la maternelle au lycée, et la ministre promet des réunions avec les parents pour « lever les fausses nouvelles ». Si le programme commence en maternelle par la lutte contre les stéréotypes de genre, il s’oriente rapidement vers la contraception, l’IVG, l’orientation sexuelle et l’identité de genre au collège et au lycée.

Le pédopsychiatre Maurice Berger met en garde : « On confronte l’enfant à des choses auxquelles il n’avait jamais pensé auparavant, sans savoir s’il y est prêt, dans une classe où les enfants ne sont pas tous au même niveau de développement. » Le problème ne réside donc pas seulement dans la prévention, mais dans l’imposition beaucoup trop précoce d’une vision anthropologique étrangère à la foi chrétienne, où la différence sexuelle, la famille et la filiation sont relativisées et présentées comme des options à construire par l’homme lui-même .Le programme va plus loin : l’EVARS doit accompagner les jeunes femmes envisageant une IVG ou y ayant eu recours. Cette approche banalise l’avortement en le présentant comme un droit désormais acquis parmi d’autres et ce sans jamais évoquer ses drames humains ni ses conséquences psychologiques. De même, la contraception est abordée comme une évidence, tandis que la continence et la responsabilité personnelle sont passées sous silence.

Mais au-delà des contenus, la méthode interroge. Les parents, premiers éducateurs de leurs enfants, se voient marginalisés, tandis que l’État revendique une place nouvelle dans l’intimité et la vie affective des élèves. L’école devient ainsi l’instrument d’une vision du monde où la liberté individuelle prime sur la loi naturelle et la complémentarité entre l’homme et la femme.

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Or, cette dynamique dépasse largement le cadre scolaire. À la mi-août, un collectif d’experts, dont Caroline Goldman et Élisabeth Badinter, a dénoncé le nouveau « Référentiel national de la qualité d’accueil du jeune enfant » publié par le ministère du Travail et de la Famille. Ce guide, imposé aux crèches, assimile toute sanction ,y compris la mise à l’écart temporaire , à une forme de maltraitance.Pour ces spécialistes, il s’agit de l’infiltration de l’idéologie dite « positive ». L’agressivité infantile est niée, rebaptisée « tempête émotionnelle », et les auxiliaires sont invités à transformer la transgression en « moment privilégié » avec l’adulte. En pratique, l’enfant qui mord ou frappe se retrouve gratifié, au détriment de ses camarades.

Ainsi, de la crèche au lycée, on retrouve une même cohérence : refus de la sanction, effacement progressif de l’autorité parentale, redéfinition de la famille et de la différence sexuelle, imposition à l’enfant d’une vision du monde où toute structure naturelle est relativisée voire ignorée.Il ne s’agit plus seulement de pédagogie, mais bien d’un projet de société. L’État façonne progressivement un nouvel homme, déraciné de la loi naturelle et étranger à l’anthropologie chrétienne, sous couvert de « bienveillance » et de « prévention ».La rentrée 2025 apparaît ainsi comme une étape décisive. Les parents ne rejettent pas la prévention ni l’accompagnement, mais demandent une éducation respectueuse du développement naturel de l’enfant et des convictions familiales. La question est claire : voulons-nous que les structures éducatives accompagnent l’enfant dans sa croissance, ou qu’elles deviennent les laboratoires d’une idéologie qui prétend redéfinir l’homme contre les valeurs chrétiennes ?

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