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Réponse à Mathilde Panot sur le baptême : un acte d’amour, pas une soumission

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Oui, il est non seulement normal mais profondément bon de faire baptiser un enfant avant l’âge du consentement, car le baptême n’est pas un choix politique ou identitaire

Il y a des comparaisons qui relèvent de l’ignorance, d’autres de la mauvaise foi. Dans le cas de Mathilde Panot, députée de La France Insoumise, c’est sans doute un mélange des deux. Invitée de BFM TV et interrogée sur le port du voile islamique imposé aux petites filles, elle a répondu, avec aplomb : « Est-ce que c’est normal de faire baptiser des enfants à un âge où ils ne sont pas capables de consentir ? »

https://www.cnews.fr/france/2025-05-28/est-ce-que-cest-normal-de-faire-baptiser-des-enfants-un-age-ou-ils-ne-sont-pas

Cette sortie, qui se veut habile, ne fait en réalité que démontrer une profonde incompréhension, ou un refus délibéré de comprendre, la nature même du baptême chrétien et les différences fondamentales entre un sacrement et une contrainte vestimentaire à connotation religieuse.

Oui, il est non seulement normal mais profondément bon de faire baptiser un enfant avant l’âge du consentement, car le baptême n’est pas un choix politique ou identitaire, mais un don de la grâce divine. Loin d’être une atteinte à la liberté, il est l’entrée dans la vie nouvelle du Christ, que l’enfant pourra librement embrasser ou rejeter en grandissant. Refuser cela, c’est nier aux parents le droit de transmettre la foi qui les fait vivre

Le baptême des enfants, loin d’être une atteinte à leur liberté, est un acte d’espérance et d’amour de la part des parents. Il marque leur volonté d’élever leur enfant dans la foi, tout en laissant à ce dernier, en grandissant, la pleine liberté de confirmer ou non cet engagement initial. L’Église catholique le rappelle : « Dieu a voulu que l’homme soit libre dans sa foi » (Catéchisme de l’Église catholique, § 160).Contrairement aux symboles religieux imposés à des enfants sans leur compréhension, le baptême n’est pas une soumission mais une libération. Il fait entrer l’enfant dans la filiation divine, lui ouvre les portes de la vie éternelle et l’introduit dans la communauté de l’Église. Le Catéchisme de l’Église catholique précise : « Le Saint Baptême est le fondement de toute la vie chrétienne, le porche de la vie dans l’Esprit […] et la porte qui ouvre l’accès aux autres sacrements » (§ 1213). Il est un don gratuit, une grâce qui peut être accueillie pleinement en grandissant.

En des termes magnifiques, le pape Benoît XVI affirmait : « Le baptême est le sceau indélébile de notre appartenance au Christ, de notre appartenance à la famille de Dieu » (Homélie du 13 janvier 2008). C’est donc un acte profondément libérateur, car il inscrit l’enfant non dans un système d’oppression, mais dans l’horizon infini de la liberté des enfants de Dieu.

À l’inverse, faire porter le voile à une petite fille est une contrainte visible, imposée dès le plus jeune âge, souvent sans aucune possibilité de choix ou de recul. C’est une marque de soumission à une vision rigoriste de la religion, qui fige l’enfant dans un rôle sexué avant même qu’elle ne comprenne le sens de sa propre dignité.

Comparer les deux revient à confondre le spirituel avec le politique, la grâce avec la pression sociale, la foi transmise avec une assignation identitaire.

Cette déclaration de Mathilde Panot est révélatrice d’un relativisme inquiétant : tout se vaudrait, toute religion serait oppressive, tout engagement parental serait suspect. Mais au nom de cette neutralité mal comprise, c’est toujours la foi chrétienne que l’on attaque, et toujours les sacrements que l’on dévalorise.

Dans une société qui doute de tout sauf du doute lui-même, le baptême reste une lumière paisible. C’est un engagement librement assumé par des parents croyants, une promesse d’éveil à la vraie liberté, celle qui vient du Christ. En refusant de le voir, Madame Panot révèle surtout sa propre cécité.

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