Docteur de l’Église (+ 1787)
Naples, début du XVIIIe siècle – C’est au cœur de la ville vibrante de Naples, en 1696, que naît Alphonse-Marie de Liguori, aîné d’une noble famille, et destiné à un avenir remarquable. Son nom, Alphonse, évoque la noblesse et la valeur, des qualités que ce futur saint incarnera pleinement au cours de sa vie.
Doté d’une intelligence exceptionnelle, Alphonse entre à l’université de droit à l’âge de 12 ans et devient avocat à seulement 16 ans. Sa carrière juridique démarre sur les chapeaux de roue, et il se bâtit rapidement une réputation inégalée, gagnant tous les procès qu’il plaide. Mais le Seigneur, qui avait des plans particuliers pour lui, commence à murmurer au cœur de ce jeune homme brillant.
Au fil des années, alors qu’Alphonse continue d’exceller dans le monde du droit, il se sent appelé à une vie différente. Il se consacre de plus en plus à l’aide des malades et des condamnés, montrant une compassion et un dévouement qui l’éloignent lentement des affaires judiciaires. Cette transition spirituelle culmine en 1726, lorsqu’il devient prêtre, choisissant de servir les plus pauvres parmi les « lazzaroni » de Naples.
En 1730, lors d’un séjour en montagne sur la côte d’Amalfi, Alphonse est profondément touché par la condition des pasteurs pauvres et leur abandon. Cette prise de conscience le conduit à quitter Naples pour fonder la Congrégation du Très Saint Sauveur, plus connue sous le nom de Congrégation du Très Saint Rédempteur, dont la mission est d’évangéliser les plus démunis par une prédication simple et apostolique. Cette œuvre rencontre un succès rapide, et Alphonse s’engage également dans l’éducation des enfants des rues, atteignant jusqu’à trente mille jeunes à Naples.
Son dévouement le conduit à devenir évêque de Sainte-Agathe-des-Goths en 1762. Malgré des années de souffrances physiques, il continue de prêcher et d’enseigner, utilisant même la musique comme moyen d’expression religieuse, composant des cantiques célèbres comme « Tu descends des étoiles ». Ses écrits, notamment sa « Théologie morale », se révèlent pionniers en abordant des questions doctrinales avant même qu’elles ne soient définies comme dogmes par l’Église.
Après avoir exercé son ministère épiscopal pendant quinze ans, Alphonse doit se retirer en raison de problèmes de santé, trouvant refuge à Nocera dei Pagani jusqu’à sa mort en 1787. Sa vie et son œuvre ne passent pas inaperçues : il est béatifié en 1816, canonisé en 1839, et déclaré Docteur de l’Église en 1871. En 1950, Pie XII le proclame « Patron céleste de tous les confesseurs et moralistes ».
Saint Alphonse-Marie de Liguori est salué comme un grand pasteur, un théologien moraliste et un modèle de miséricorde. Ses écrits, sa prédication et sa vie de dévouement font de lui un phare de la foi chrétienne, illustrant la compassion infinie de Dieu et l’importance de la conversion et du pardon. Sa spiritualité, centrée sur le Christ et la prière, continue d’inspirer et de guider les fidèles, réaffirmant la nécessité de la miséricorde et de l’amour divin dans une époque souvent marquée par des défis moraux.