Le 31 mars, l’Église honore la mémoire de saint Benjamin, diacre et martyr en Perse. Son témoignage de foi, au prix du sang, résonne encore comme un appel à la fidélité au Christ, face aux idoles de tous les temps.Au début du Ve siècle, dans l’empire perse dominé par le culte du dieu Soleil, la prédication chrétienne n’était pas seulement mal vue : elle était perçue comme une menace. Benjamin, diacre de l’Église de Ctésiphon, en fit l’amère expérience. Ce serviteur du Christ, animé d’un zèle apostolique, annonçait sans relâche l’Évangile, au point de convertir plusieurs mages — les prêtres zoroastriens — eux-mêmes dévoués à la lumière solaire.
Le climat religieux s’était pourtant durci. Un évêque, vraisemblablement tombé dans la déraison, provoqua la colère royale en détruisant un temple païen. Le roi Yezdigerd saisit ce prétexte pour déclencher une terrible persécution contre les chrétiens. Pendant trois ans, l’Église fut frappée avec violence.
Arrêté en raison de son influence croissante, Benjamin fut jeté en prison. On lui imposa un choix : se taire ou mourir. Mais comment aurait-il pu cesser de proclamer Celui qui est « la lumière du monde » (Jn 8,12) ? Devant le refus du diacre de renier sa foi, les bourreaux redoublèrent de cruauté. Sous le règne de Bahron V, successeur de Yezdigerd, il subit une torture atroce : des roseaux aigus furent enfoncés sous ses ongles, jusqu’à ce qu’il rende l’âme.
Il mourut vers l’an 422, à Argol en Perse. Son nom s’inscrit parmi ceux qui, selon le mot de saint Paul, « ont aimé le Seigneur Jésus-Christ jusqu’à la mort » (cf. Eph 6,24). Saint Benjamin nous rappelle que le service du Christ peut conduire à la croix mais une croix qui mène à la Résurrection.
Avec nominis