Alors que l’Église a célébré ce dimanche la béatification de Carlo Acutis, le jeune « cyber-apôtre de l’Eucharistie », une nouvelle porte d’espérance s’ouvre au Laos. Dans la capitale, Vientiane, un petit séminaire vient d’être inauguré et placé sous le patronage de Saint Carlo Acutis dont la vie eucharistique inspire aujourd’hui des jeunes aux quatre coins du monde.Monseigneur Anthony Adoun Hongsaphong, vicaire apostolique de Vientiane, explique le choix de ce patronage : « Nous avons confiance et espérons en l’intercession de Carlo Acutis pour notre petite communauté et pour nos jeunes. Sa foi et sa profonde dévotion eucharistique font de lui un exemple que nous montrons aux jeunes Laotiens. Nous prions pour que sa figure lumineuse porte des fruits de sainteté et le don de nouveaux prêtres à notre Église ».
Rappelon que la préfecture apostolique de Vientiane et Luang-Prabang a été érigée le 14 juin 1938 par la bulle Ad regnum Dei du pape Pie XI, prélevant son territoire du vicariat apostolique du Laos (aujourd’hui archidiocèse de Thare et Nonseng).Le Laos, petit État d’Asie du Sud-Est où la vie religieuse demeure étroitement surveillée par les autorités communistes, compte environ 50 000 catholiques. Le vicariat de Vientiane, à lui seul, rassemble près d’un millier de fidèles, desservis par seulement trois prêtres. « Souvent, seule l’œuvre des catéchistes, plus d’une centaine, nous permet de visiter et d’accompagner les familles catholiques dans les villages et les montagnes », souligne Mgr Hongsaphong.
L’agence Fides précise que dans ce contexte de grande pauvreté matérielle et de fragilité pastorale, le nouveau séminaire constitue un signe concret d’espérance. Ne disposant pas d’édifice dédié, il est aménagé dans l’enceinte même de la cathédrale du Sacré-Cœur. Actuellement, neuf garçons âgés d’environ quinze ans y résident. La journée, ils fréquentent l’école publique de Vientiane ; l’après-midi, ils suivent un chemin de catéchèse et de formation spirituelle. « Nous n’avons ni structures ni palais, mais seulement quelques pièces où ces jeunes partagent la vie communautaire », explique le vicaire. « Dans notre situation difficile, nous ne nous décourageons pas : nous proposons aux garçons la voie du sacerdoce et les accompagnons dans le discernement de l’appel de Dieu ».
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Comme partout ailleurs, les jeunes Laotiens sont attirés par les réseaux sociaux et les nouvelles technologies. Mais le vicaire apostolique note un autre défi : « Beaucoup de jeunes quittent le pays pour étudier ou travailler à l’étranger, surtout en Thaïlande, ce qui appauvrit notre société en ressources humaines ». D’où l’importance de proposer un ancrage spirituel solide et une perspective de service à l’Église dans leur pays.La décision de placer ce séminaire sous la protection de Carlo Acutis prend une résonance particulière dans le cadre de sa béatification. L’adolescent italien, mort à 15 ans en 2006, s’est distingué par sa piété eucharistique, sa charité envers les plus pauvres et sa capacité à utiliser Internet pour évangéliser.
Pour les jeunes séminaristes de Vientiane, son témoignage représente un modèle actuel, capable de montrer que la sainteté est accessible à tous, même dans un monde saturé par la technologie. « Avec ces petits pas, nous essayons de préserver la foi dans notre communauté. Prions pour que le Seigneur envoie des ouvriers à sa moisson dans le petit champ du Laos », conclut Monseigneur Hongsaphong.Ainsi, au cœur d’un pays où l’Église est minoritaire et souvent discrète, l’ouverture de ce séminaire dédié à Carlo Acutis témoigne de la force tranquille de l’Évangile. Une nouvelle génération se prépare, soutenue par l’intercession de celui que Benoît XVI appelait déjà un « témoin de l’Évangile pour les jeunes d’aujourd’hui ».
