Depuis 2000 ans

Saint Constantin Ier le Grand

DR
DR
L’événement décisif qui marqua sa vie demeure la célèbre bataille du Pont Milvius en 312

À Rome comme à Constantinople, à Jérusalem comme à Nicée, son nom reste attaché à un tournant providentiel dans l’histoire du christianisme. L’Église d’Orient l’appelle isapostolos , « égal aux apôtres ». L’Occident le célèbre plus discrètement, mais avec la même reconnaissance. Car sans Constantin Ier, dit le Grand, l’Église n’aurait peut-être pas pu, au IVe siècle, sortir des catacombes pour respirer à l’air libre, affermir sa doctrine, et bâtir des sanctuaires visibles, au cœur même de l’empire.

Né vers 272 dans un empire romain encore païen et souvent hostile aux disciples du Christ, Constantin est le fils d’Hélène, femme modeste et pieuse, d’abord épouse d’un centurion obscur devenu plus tard empereur : Constance Chlore. Jugée peu digne du nouveau rang de son mari, Hélène fut répudiée sans ménagement. Mais son fils ne l’oublia pas. Monté lui-même sur le trône impérial en 306, Constantin n’hésita pas à rappeler sa mère à ses côtés et à la combler d’honneurs. On lui doit, en particulier, les fondations chrétiennes de Bethléem et du mont des Oliviers.L’événement décisif qui marqua sa vie demeure la célèbre bataille du Pont Milvius en 312. Constantin, avant d’affronter son rival Maxence, aurait vu dans le ciel un signe lumineux en forme de croix, accompagné de ces mots : In hoc signo vinces « Par ce signe, tu vaincras. » Dès l’année suivante, il promulgua avec Licinius l’édit de Milan, mettant fin aux persécutions et rendant à l’Église sa liberté.

« Constantin le Grand, aux racines de l’Europe » : tel fut le titre d’un congrès international organisé au Vatican en 2012, soulignant à quel point la conversion de l’empereur que les sources font remonter à cette période constitue un acte fondateur pour la civilisation chrétienne d’Europe. En convoquant le premier concile œcuménique de Nicée en 325, Constantin marqua de son sceau le dogme chrétien naissant, affirmant avec force, aux côtés des Pères conciliaires, la divinité du Christ face à l’arianisme.

Mais ce n’est qu’à la fin de sa vie, en 337, que l’empereur reçut le baptême, selon une tradition constante, par les mains de l’évêque Eusèbe de Nicomédie. Un choix qui exprime une grande révérence pour le sacrement, autrefois différé par prudence, aujourd’hui compris comme l’entrée solennelle dans la vie éternelle.

Recevez chaque jour notre newsletter !