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Saint Didier de Vienne

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Originaire d’Autun, saint Didier reçut une solide formation chrétienne à l’école Saint-Symphorien, animée alors par saint Germain. En 588, il rejoignit Vienne, diocèse dont il devint évêque en 595. Dès les débuts de son épiscopat, il s’imposa comme un homme de foi courageux et intègre, soutenu dans sa mission par le pape saint Grégoire le Grand, avec qui il échangeait une correspondance.

À cette époque, le royaume d’Austrasie était gouverné par la redoutable reine Brunehaut, tutrice du jeune roi Thierry II. Saint Didier s’éleva publiquement contre les scandales moraux et les meurtres ordonnés par la souveraine. Sa voix de pasteur dérangeait. Pour le faire taire, Brunehaut convoqua en 603 un concile à Chalon-sur-Saône, et fit porter contre lui une accusation calomnieuse d’agression, portée par une certaine Justa, servante du palais. Les évêques de la province de Lyon, sous pression, le déposèrent.

Mais les miracles, la ferveur populaire et les signes célestes entourant sa personne forcèrent la reine à le rappeler à son siège épiscopal trois ans plus tard. Pourtant, Didier n’avait pas l’intention de se taire : il continua à dénoncer les crimes de celle qu’il appelait « la vieille criminelle ». Brunehaut, furieuse de son retour, envoya des soldats pour le faire assassiner. Saint Didier fut tiré de sa cathédrale, frappé à coups de pierres et de bâtons, et rendit son âme à Dieu vers 607, dans le village de Pressigny, aujourd’hui Saint-Didier-sur-Chalaronne, dans l’Ain.

Son supplice fut reconnu comme un authentique martyre pour la vérité évangélique. L’Église honore aujourd’hui sa mémoire le 23 mai, et plusieurs paroisses de l’Isère, de l’Ain et de Saône-et-Loire portent son nom. Il est souvent représenté tenant la crosse, la mitre et le livre, symbole de son ministère d’évêque et de docteur de la foi, accompagné de deux anges.Ironie de l’histoire, six ans après l’assassinat de Didier, Brunehaut fut elle-même jugée et condamnée par Clotaire II. Attachée à un cheval par les bras et les jambes, elle fut traînée jusqu’à la mort — terrible châtiment pour celle qui n’avait cessé de faire couler le sang des justes.

Saint Didier, évêque martyr, demeure un exemple lumineux de courage pastoral face aux puissances injustes. Par son intercession, qu’à notre époque aussi, les évêques aient la force de défendre la vérité, même au prix de leur vie.

Avec nominis

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