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Saint François de Paule

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Ses parents le considéraient comme un enfant du miracle, attribuant sa naissance à l’intercession de saint François d’Assise.

Ermite, fondateur de l’ordre des Minimes (+ 1507)

Il disait de lui-même : « Moi qui suis le plus petit de tous les saints », et c’est bien sous ce signe que s’inscrit toute la vie de saint François de Paule, né le 27 mars 1416 dans le sud de l’Italie. Loin de rechercher les honneurs, ce fils de Calabre devenu ermite n’aspira qu’à la solitude, au jeûne, à la prière — et pourtant, Dieu l’a conduit jusqu’au chevet des rois.

Ses parents le considéraient comme un enfant du miracle, attribuant sa naissance à l’intercession de saint François d’Assise. On comprend mieux alors que son prénom ait été un hommage au Poverello. Entré très jeune chez les Cordeliers, François se distingua vite par une vie faite d’oraison et de pénitence. Des récits contemporains évoquent des dons extraordinaires, comme celui d’ubiquité, ou ce jour où il aurait traversé le détroit de Messine… en marchant sur l’eau. Mais pour ce saint, les prodiges n’étaient jamais un but : ils n’étaient que la conséquence naturelle d’une foi brûlante et d’une humilité absolue.

C’est en se retirant dans une grotte, loin du tumulte du monde, que François attira des disciples. En 1460, ces premiers compagnons deviendront l’Ordre des Minimes — littéralement : « les plus petits ». L’humilité radicale était la règle. Pas de biens propres, pas d’argent, une alimentation strictement végétarienne, même en dehors du carême. Et surtout, un esprit de pénitence joyeuse et silencieuse, selon la logique de l’Évangile : « Heureux les pauvres de cœur, car le Royaume des cieux est à eux. »

Mais Dieu avait un autre dessein pour ce frère laïc. Le pape Sixte IV, à la demande du roi de France Louis XI, l’envoie à Plessis-lès-Tours. Le souverain, mourant, souhaite la présence du saint. François, obéissant à l’appel du Vicaire du Christ, quitte son ermitage pour conseiller celui que l’on appelait alors « l’universelle aragne ». Il reste à la cour de France jusqu’à sa mort, le 2 avril 1507, dans une petite cellule du château royal.

Le peuple l’appelait simplement « le bonhomme ». Et c’est ainsi qu’il vécut, bénissant des cierges, écoutant les pauvres, guidant prêtres et évêques, mais aussi gouvernant spirituellement ceux qui gouvernaient les peuples. Dans une lettre de 1486, il écrivait avec cette foi désarmante :
« Que notre Seigneur Jésus, lui qui récompense magnifiquement, vous donne le salaire de votre peine. »

Sa mémoire est encore vive dans notre Église, notamment en Provence, à Fréjus, Toulon, Bormes-les-Mimosas, où des couvents de Minimes ont vu le jour. En 2007, à l’occasion du 500e anniversaire de sa mort, de nombreuses célébrations ont rappelé l’actualité de son message d’humilité et de foi radicale.

Saint François de Paule, ermite du silence et de la lumière, fondateur du plus petit des ordres, guide des puissants et serviteur des pauvres, continue de parler à nos consciences. Car c’est dans l’effacement qu’il laissa à l’Église un éclat de sainteté inaltérable.

Avec nominis

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