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Saint Gildas

"Tu as réuni, Seigneur, en saint Gildas le zèle du pasteur, la science du théologien et la vie de prière du moine. Accorde-nous de savoir comme lui te chercher dans le recueillement et te rencontrer dans le service de nos frères. Nous te le demandons par Jésus-Christ !"

Abbé en Bretagne (+ 570)

Saint Gildas, surnommé le Sage, demeure l’une des figures marquantes du monachisme celtique et de l’évangélisation en Bretagne. Né à la fin du Ve siècle en Écosse, à une époque où les Bretons romanisés résistaient aux invasions saxonnes, il se distingue très tôt par sa piété et son érudition. Élevé dans un monastère du Pays de Galles sous la direction d’un disciple de saint Germain d’Auxerre, il reçoit une formation solide à la fois dans la foi et dans l’étude des Écritures.

Ordonné prêtre en 518, Gildas déploie son zèle missionnaire d’abord parmi ses compatriotes bretons. Sa prédication, marquée par une éloquence simple et pénétrante, convertit de nombreux cœurs. Son rayonnement s’étend bientôt à l’Irlande, où il gagne l’estime de saint Colomban. Mais c’est en Armorique, la petite Bretagne continentale, qu’il choisit d’implanter durablement son œuvre.

D’abord ermite sur l’île d’Houat, il se retire ensuite sur la presqu’île de Rhuys, au sud du golfe du Morbihan. Il y fonde une abbaye qui porte encore aujourd’hui son nom. Ce monastère devient un foyer de spiritualité et d’étude, perpétuant la tradition bénédictine. Plusieurs siècles plus tard, Pierre Abélard, célèbre théologien du XIIᵉ siècle, y exercera la charge d’abbé.

Troublé par l’effondrement de la civilisation romaine sous les assauts des Saxons, saint Gildas rédige De Excidio et Conquestu Britanniae (De la ruine de la Bretagne), un ouvrage dans lequel il déplore les calamités de son peuple et critique avec véhémence la corruption des chefs et du clergé. Ce texte, largement diffusé au haut Moyen Âge, reflète son souci de la justice et de la fidélité aux principes chrétiens dans un monde en pleine mutation.

Saint Gildas s’éteint vers 570, probablement sur l’île d’Houat. Sa sépulture est conservée dans l’abbatiale de Saint-Gildas-de-Rhuys, où son culte s’est perpétué à travers les siècles. Chaque année, le Pardon de Saint Gildas rassemble de nombreux fidèles venus honorer celui qui incarne à la fois le zèle du pasteur, la sagesse du théologien et la ferveur du moine.

L’oraison de la messe en son honneur, encore récitée aujourd’hui dans le diocèse de Vannes, résume bien son héritage spirituel :

« Tu as réuni, Seigneur, en saint Gildas le zèle du pasteur, la science du théologien et la vie de prière du moine. Accorde-nous de savoir comme lui te chercher dans le recueillement et te rencontrer dans le service de nos frères. Nous te le demandons par Jésus-Christ ! »

Avec nominis

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