Roi de Bourgogne (+ 592)
Petit-fils de Clovis et roi de Bourgogne, Saint Gontran incarne l’histoire d’un souverain marqué par la brutalité de son époque, mais aussi par la grâce de la conversion. Né au cœur d’un royaume secoué par la violence et les rivalités familiales, il vécut les intrigues sanglantes de la reine Frédégonde et la tragique mise à mort de Brunehaut, reine d’Austrasie, sous les ordres de Clotaire II.
Lui-même n’échappa pas aux erreurs tragiques de son temps. Infidèle à son épouse qu’il finit par répudier, coupable du meurtre de son médecin dans un accès de colère, Saint Gontran semblait destiné à s’inscrire dans la lignée des rois cruels et impitoyables. Mais un jour, touché par la miséricorde divine, il prit conscience de la gravité de ses actes. La conversion de ce roi autrefois impérieux fut totale et sincère, marquée par des larmes de pénitence et des actes de réparation.
Dès lors, Saint Gontran fit de la charité son royaume et de l’aumône son devoir royal. Il consacra sa vie à la rédemption en multipliant les dons envers les pauvres, les églises et les monastères, se méritant ainsi le surnom affectueux de « bon roi Gontran ». Bien loin des intrigues de palais et des querelles de pouvoir, il choisit la voie de l’humilité et de la piété, passant les dernières années de sa vie dans la paix du monastère de Saint-Marcel à Chalon-sur-Saône.
À sa mort en 592, le peuple de Bourgogne le proclama saint, reconnaissant en lui non seulement le roi qui avait su se repentir, mais aussi l’âme généreuse qui avait fait de la miséricorde une vertu souveraine. Aujourd’hui encore, sa mémoire reste vivante à travers la statue qui orne la basilique Sainte-Clotilde à Paris, rappelant que même un roi peut devenir un saint, à condition d’embrasser pleinement l’appel à la conversion et à la charité.
Avec nominis