Fondateur de l’abbaye de Landévennec (+ 504)
Saint Guénolé, fondateur de l’abbaye de Landévennec, s’inscrit dans l’histoire de la Bretagne au temps des grandes migrations bretonnes, fuyant l’île face aux invasions saxonnes pour s’établir en Armorique. Né sous le nom de Winwalloë, fils de dame Gwen et d’un notable gallois, il voit le jour près de Saint-Brieuc et grandit sous la protection de saint Budoc, qui dirige une école monastique sur l’île Lavret, au sein de l’archipel de Bréhat.
À l’âge de 24 ans, une vision de saint Patrick d’Irlande l’appelle à fonder un monastère. Accompagné de onze compagnons, il quitte Lavret et s’installe d’abord sur l’îlot de Tibidi, au fond de la rade de Brest, avant de traverser l’Aulne pour établir son abbaye à Lantowinnoc, qui deviendra Landévennec.
Son rayonnement dépasse rapidement les rives de l’Armorique. Après sa mort, son culte se répand en Cornouaille bretonne et britannique, témoignant de son influence spirituelle. Dans l’abbaye qu’il a fondée, les moines invoquent chaque soir leur « père saint Guénolé », perpétuant ainsi sa mémoire. De nombreuses paroisses bretonnes, notamment Batz-sur-Mer, sont placées sous son patronage.
La tradition attribue la fondation de l’abbaye de Landévennec à saint Guénolé en 485, mais son nom n’apparaît historiquement pour la première fois qu’au IXe siècle, sous la forme Win-Walloë, dans le cartulaire de l’abbaye, où Gurdisten relate sa vie à travers un récit largement hagiographique. Toutefois, l’origine du toponyme Landévennec semble confirmer une implantation plus ancienne. Ce nom dériverait de Lan-towinnoc, contraction de lan-to-winwalloë, signifiant l’enclos monastique du bienheureux Walloë. Une lettre de Louis le Pieux, datée de 818, évoque le « monasterio Landeuinnoch », attestant ainsi la présence d’un monastère sous l’invocation de saint Guénolé dès le début du IXe siècle.
Saint Guénolé incarne cette tradition monastique qui, dès le VIe siècle, a façonné la spiritualité bretonne. Disciple de saint Budoc, il transmet à Landévennec l’idéal monastique, appelant ses frères à ne pas rechercher la paix dans ce monde, mais à la mériter pour l’éternité. Son enseignement, transmis par la plume du moine Clément, résonne encore aujourd’hui, rappelant aux âmes en quête de Dieu la primauté de la vie spirituelle sur les illusions terrestres.
Avec Nominis