Évêque, martyr, Père de l’Église (+ 115)
Évêque d’Antioche et Père de l’Église, saint Ignace d’Antioche demeure l’une des figures les plus lumineuses des premiers siècles du christianisme. Né vers le milieu du Ier siècle, il fut le deuxième successeur de saint Pierre sur le siège d’Antioche, une communauté particulièrement fervente où, selon les Actes des Apôtres, les disciples de Jésus reçurent pour la première fois le nom de chrétiens.
Sous le règne de l’empereur Trajan, alors que les persécutions frappent l’Orient romain, Ignace est arrêté pour sa foi. Refusant de renier le Christ, il est condamné à mourir livré aux fauves dans l’amphithéâtre de Rome. Son transfert vers la capitale impériale, loin de l’abattre, devient pour lui un pèlerinage vers la pleine union avec le Seigneur.Durant ce voyage, il écrit sept lettres adressées aux Églises d’Asie Mineure et de Grèce. Ces textes, d’une intensité spirituelle exceptionnelle, témoignent d’une foi ardente et d’une espérance invincible. Ignace y évoque la joie du don total de soi au Christ et exhorte les communautés chrétiennes à demeurer unies autour de leur évêque, dans la charité et la vérité.
Sa Lettre aux Romains révèle la profondeur mystique de son abandon :« Que je devienne donc la pâture des bêtes. C’est par elles qu’il me sera donné d’aller jusqu’à Dieu. Je suis le froment de Dieu. Que je sois donc moulu par les dents des bêtes pour devenir le pain immaculé du Christ. »
Et encore, dans un autre passage d’une rare beauté :
« Il n’y a plus en moi de feu pour aimer la matière, mais une eau vive qui murmure et dit en moi : “Viens vers le Père.” »
Ignace voit dans son martyre non pas une fin tragique, mais une participation réelle au mystère eucharistique et à la Passion du Christ. Son témoignage inspirera durablement la théologie de l’unité ecclésiale et du sacrifice chrétien.Le pape Benoît XVI, dans son audience générale du 14 mars 2007, rappelait que saint Ignace demeure un modèle pour les croyants d’aujourd’hui, car il enseigne que « l’amour du Christ conduit à la véritable vie et que la communion dans l’Église est le signe de cette vie nouvelle ».Vénéré en Orient le 20 décembre, saint Ignace d’Antioche invite encore chaque fidèle à vivre la foi avec une fidélité joyeuse et un amour total du Christ, jusqu’au don de soi.
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