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Saint Innocent d’Irkoutsk

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Missionnaire en Sibérie (+ 1731)

La figure de saint Innocent d’Irkoutsk demeure l’un des témoignages les plus marquants de la mission chrétienne en Asie au tournant du XVIIIᵉ siècle. Porté par un vif désir d’annoncer l’Évangile, il rêvait d’apporter la foi chrétienne jusqu’en Chine, à un moment où le pays semblait s’ouvrir à la prédication.

En 1692, l’empereur de Chine autorise officiellement la diffusion de l’Évangile. Les missionnaires, notamment les jésuites, s’investissent alors dans un patient travail d’inculturation, cherchant à exprimer la foi chrétienne dans le langage culturel chinois. Leur démarche sera par la suite contestée par les dominicains, qui y voient une approche risquant de compromettre la pureté de l’enseignement chrétien. Sous leur influence, Rome condamnera ces pratiques à trois reprises.Cette querelle , connue sous le nom de querelle des rites chinois — aura des conséquences majeures. En 1717, l’empereur interdit le christianisme dans tout l’empire. Innocent, qui pensait d’abord que seuls les missionnaires catholiques étaient visés, comprend rapidement que c’est l’ensemble du christianisme qui se trouve proscrit. Empêché d’entrer en Chine, il se voit contraint de changer de route.

Ce détour forcé deviendra sa nouvelle mission. Innocent se tourne vers la Sibérie méridionale, où il déploie son zèle apostolique parmi les populations locales. Il deviendra le premier évêque d’Irkoutsk, non loin du lac Baïkal, et l’un des principaux artisans de l’implantation chrétienne dans cette région encore peu évangélisée. Cette part inattendue de son itinéraire lui vaudra d’être considéré comme l’apôtre de la Sibérie.Une icône conservée dans la chapelle du monastère Spaso-Vlakhernskogo, dans la région de Dmitrovski, rappelle aujourd’hui son héritage spirituel.L’inculturation, souligne la Note doctrinale sur certains aspects de l’évangélisation publiée par le Vatican, n’est jamais une simple adaptation extérieure. Elle constitue un chemin profond par lequel « l’Église universelle elle-même s’enrichit d’expressions et de valeurs nouvelles », l’aidant à mieux exprimer le mystère du Christ et à se renouveler.

À travers l’histoire de saint Innocent, une conviction demeure : l’échec apparent ne dit jamais le dernier mot. Ce qui semble un obstacle peut devenir un appel. Le silence d’un chemin fermé peut ouvrir la voie à une mission nouvelle. Là où l’homme voit l’impasse, la foi discerne parfois la volonté de Dieu.

Avec nominis

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