Né en 1597 à Fontcouverte, dans l’ancien diocèse de Narbonne, Jean-François Régis entre dans la Compagnie de Jésus à l’âge de 19 ans. Ordonné prêtre en 1630, il est aussitôt envoyé dans les terres du Vivarais, du Velay et du Forez, ravagées par les guerres de Religion. Là, ce fils d’Ignace se consacre sans relâche à la prédication, à la confession, à la réconciliation des dissidents et à l’évangélisation des campagnes abandonnées.
Dur avec lui-même, doux avec les autres, il est surnommé le « père des pauvres ». Sa vie austère, faite d’oraison nocturne, de jeûnes et de longues marches dans les montagnes, est entièrement donnée aux plus humbles, mais toujours dans l’unique but de les conduire à Dieu. Là est toute la différence entre la simple solidarité humaine et la véritable charité surnaturelle.Enflammé de l’amour divin, saint Jean-François Régis ne se contente pas de soigner les corps ou de consoler les esprits. Il veut sauver les âmes. Son activité apostolique, si féconde, puise sa force dans une vie de prière intense. L’Eucharistie, la confession, la dévotion mariale et la fidélité au magistère de l’Église structurent toute son missionnaire.
Envoyé dans les Missions de France, fondées par Louis XIII pour ramener les protestants à l’unité de l’Église, il parcourt inlassablement les routes et les cols, souvent à pied, bravant les rigueurs du climat. Les témoignages abondent sur sa sainteté : miracles, conversions en masse, retour des sacrements dans des zones abandonnées, foi ranimée dans des villages où plus personne n’allait à l’église.
C’est dans ce zèle constant qu’il trouve sa mort. En décembre 1640, malade, il refuse de se reposer et continue de prêcher dans le bourg reculé de La Louvesc, dans le diocèse de Vienne. Il y meurt le 31 décembre, presque en prononçant les paroles du Christ en croix : « Seigneur, je remets mon âme entre tes mains. »De peur que son corps ne soit volé, on l’enterre profondément, dans un tronc de châtaignier cerclé de fer, dans la petite église de La Louvesc. Mais la ferveur populaire éclate dès sa mort. Très vite, des pèlerins affluent. Des miracles sont rapportés, et son tombeau devient un sanctuaire. Béatifié en 1716, canonisé en 1737, il est fêté chaque 16 juin, particulièrement dans les diocèses de Valence, du Puy, de Nîmes et bien sûr à Lalouvesc, qui reste aujourd’hui un haut lieu de pèlerinage.
À l’heure où certains prêtres confondent apostolat et animation sociale, il est salutaire de redécouvrir l’exemple de ce grand saint, pour qui charité et vérité allaient de pair. Il nous rappelle que la vraie miséricorde ne se limite pas à accompagner les gens là où ils sont, mais à les conduire là où Dieu les appelle.
Saint Jean-François Régis, apôtre infatigable du Vivarais et du Forez, marcheur de Dieu et modèle de prêtre missionnaire, priez pour nous.
Avec Nominis