Depuis 2000 ans

Saint Josaphat Kuntsevych

Le Martyr de Josaphat Kountsevitch de Józef Simmler (v. 1861), musée national de Varsovie.
Le Martyr de Josaphat Kountsevitch de Józef Simmler (v. 1861), musée national de Varsovie.
En 1623, alors qu’il effectue une visite pastorale à Vitebsk, il est attaqué par une foule enragée. Les fanatiques, déchaînés contre son attachement à l’Église romaine, le lynchent et le jettent dans un fleuve

Né en 1580 en Volhynie, une région aujourd’hui située en Ukraine, Jean Kuntsevych grandit dans le contexte tumultueux des luttes religieuses de son époque. À l’adolescence, il est témoin de l’Union de Brest en 1596, un événement majeur qui marque l’entrée de l’Église d’Ukraine dans la communion avec Rome, formant ainsi l’Église gréco-catholique ou Église ruthène. Cette époque de transition fut particulièrement difficile, divisant les croyants entre fidélité à Rome et résistance orthodoxe, un schisme qui marquera profondément son existence.

À l’âge de 20 ans, il entre au monastère de la Sainte Trinité à Vilnius, alors sous domination polono-lituanienne, et prend le nom de Josaphat. Très vite, il se distingue par son zèle spirituel et son dévouement envers la cause de l’unité chrétienne. À 30 ans, il devient supérieur de son monastère, où il œuvre sans relâche pour rassembler les croyants autour de la foi catholique, tout en promouvant la splendeur de la liturgie byzantine slave.

Son engagement pour l’unité de l’Église se heurte à de vives oppositions, en particulier de la part des intégristes orthodoxes qui rejettent l’Union de Brest. En 1617, Josaphat est nommé évêque de Polotsk, un diocèse traversé par de profondes divisions politiques et culturelles. Il y déploie une énergie inébranlable pour maintenir son troupeau dans la communion avec Rome, malgré la haine grandissante qu’il suscite parmi ses opposants.

En 1623, alors qu’il effectue une visite pastorale à Vitebsk, il est attaqué par une foule enragée. Les fanatiques, déchaînés contre son attachement à l’Église romaine, le lynchent et le jettent dans un fleuve, où il meurt en martyr. Son sacrifice incarne la tragédie d’un homme prêt à tout pour défendre l’unité de l’Église et la vérité catholique, malgré la violence et les persécutions qu’il endurait.

Béatifié par le pape Urbain VIII en 1643 et canonisé par Pie IX en 1867, saint Josaphat est le premier saint des Églises uniates à être canonisé à Rome. Sa mémoire continue d’être honorée, et ses reliques reposent sous l’autel de saint Basile à la basilique Saint-Pierre du Vatican. Son martyre, célébré avec ferveur, est un témoignage de sa fidélité inébranlable à l’Église et de son ardent désir de voir les chrétiens réunis dans la vérité de Dieu.

En ce 400e anniversaire de son martyre, le Pape François a salué la mémoire de ce « martyr de l’unité » en rappelant que « être tolérant, c’est toujours rechercher la vérité de Dieu qui nous a créés frères et sœurs », un message d’espérance et de réconciliation pour l’Église de demain.

Avec Nominis

Recevez chaque jour notre newsletter !