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Saint Judicaël

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L’Église fait mémoire d’un roi qui « contribua beaucoup à établir la paix entre les Bretons et les Francs et, après avoir quitté sa charge, termina sa vie au monastère de saint Méen ».

Roi de Bretagne puis moine (+ 658)

La mémoire liturgique de saint Judicaël, célébrée le 16 décembre, rappelle une figure singulière de l’histoire bretonne du VIIᵉ siècle, à la croisée du pouvoir politique et de l’idéal monastique. Connu également sous les noms de Gaël, Giguel, Gicquel ou Juzel, il fut à la fois roi de Domnonée, l’un des royaumes de la Bretagne armoricaine, et moine pendant une part importante de sa vie.

Fils de Judhaël, roi de Domnonée, saint Judicaël était l’héritier légitime du trône. À la mort de son père, vers l’an 605, il fit pourtant le choix inattendu de se retirer au monastère Saint-Jean de Gaël, fondé par saint Méen. Ce premier renoncement au pouvoir témoigne déjà d’une orientation spirituelle marquée, peu commune chez un prince de son temps.Les circonstances politiques conduisirent cependant Judicaël à quitter la vie monastique pour assumer la direction du royaume. Il régna sur la Bretagne à partir de 632 et gouverna durant près de vingt ans. Les sources anciennes soulignent son autorité mesurée et son sens de la sagesse, ainsi que ses qualités de diplomate. En 636, saint Éloi organisa à Clichy, près de Paris, une rencontre entre Judicaël et le roi des Francs Dagobert Ier. Cet entretien aboutit à la signature d’un traité de paix entre Bretons et Francs, marquant une étape importante dans la stabilisation des relations entre les deux peuples. Une enluminure conservée à la Bibliothèque nationale de France, représentant l’hommage de saint Judicaël à Dagobert Ier, illustre cet épisode majeur.

Une fois cette alliance conclue, Judicaël choisit de nouveau de se démettre de ses responsabilités royales. Il abdique et retourne à la vie monastique, qu’il mènera durant les vingt dernières années de sa vie. Il termina son existence au monastère de saint Méen, fidèle à l’appel spirituel qui avait orienté ses premiers choix.

Selon la tradition rapportée notamment par le diocèse de Quimper et Léon, saint Judicaël mourut en l’an 658. L’Église fait mémoire d’un roi qui « contribua beaucoup à établir la paix entre les Bretons et les Francs et, après avoir quitté sa charge, termina sa vie au monastère de saint Méen ». Son parcours demeure emblématique d’un idéal chrétien où l’exercice du pouvoir n’exclut ni l’humilité ni le renoncement, et où la recherche de la paix apparaît comme un service rendu à la fois à Dieu et aux hommes.

Avec nominis

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