Pape (226e) de 1566 à 1572 (+ 1572)
Le 30 avril, l’Église célèbre la mémoire de saint Pie V, figure marquante de la Réforme catholique et grand artisan du renouveau de l’Église au XVIᵉ siècle.Né Antonio Ghislieri en 1504, dans la campagne lombarde, il grandit humblement comme petit berger. La générosité d’un voisin lui permit d’accéder à l’école dominicaine, où, dès l’âge de 14 ans, il entra dans l’Ordre des Prêcheurs sous le nom de frère Michele. Toute sa vie, il resta profondément attaché à ses vœux religieux, vivant dans une pauvreté volontaire, même lorsqu’il accéda aux plus hautes charges de l’Église.
En 1560, dans un contexte de vives tensions religieuses, Antonio Ghislieri fut nommé Grand Inquisiteur, chargé de défendre la foi dans un diocèse exposé aux influences protestantes. Six ans plus tard, soutenu par l’opiniâtreté de saint Charles Borromée, archevêque de Milan, il fut élu pape et prit le nom de Pie V. À ce moment décisif, l’Église, ébranlée par les contestations, avait besoin d’une main ferme et d’une foi ardente.
Le pontificat de Pie V (1566-1572) fut placé sous le signe de la fidélité aux décrets du Concile de Trente. Il travailla inlassablement à la restauration de la discipline ecclésiastique : les prêtres devaient donner l’exemple par la pureté de leur vie, les laïcs étaient appelés à recevoir fréquemment les sacrements et à s’instruire dans la foi. Pour fortifier la piété, il fit refondre le Missel romain, et promut l’achèvement ainsi que la traduction du Catéchisme du Concile de Trente.
Ardent défenseur de la foi, Pie V ne recula pas devant les décisions difficiles : il excommunia la reine Élisabeth Iʳᵉ d’Angleterre pour son schisme, et créa la Congrégation de l’Index pour préserver les fidèles de la diffusion des hérésies protestantes. Sa fermeté s’étendit aussi au champ politique : conscient de la menace ottomane, il appela les princes chrétiens à une croisade. Cette mobilisation aboutit à la retentissante victoire de Lépante, le 7 octobre 1571, où la flotte chrétienne, sous la bannière de la Sainte Ligue, écrasa la marine ottomane.
Saint Pie V demeure ainsi l’un des grands réformateurs de l’Église : par sa vigueur apostolique, son zèle pour la vérité et son amour profond de la liturgie, il imprégna durablement la vie chrétienne des siècles suivants. Le pape Jean-Paul II, dans un message pour le Ve centenaire de sa naissance, rappelait : « Que le zèle apostolique, la tension constante vers la sainteté, l’amour pour la Vierge, qui caractérisèrent l’existence de saint Pie V, soient pour tous un encouragement à vivre avec un engagement accru leur vocation chrétienne. »
Saint Pie V s’endormit dans le Seigneur le 1ᵉʳ mai 1572. Aujourd’hui encore, son portrait peint par El Greco rappelle la force tranquille et l’âme fervente de ce pape qui, au cœur d’une époque troublée, sut porter haut l’étendard de la foi.
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