Chancelier de l’université d’Oxford, évêque de Chichester (+ 1253)
Né vers 1197 à Wiche, dans le Worcestershire, au sein d’une famille de petite noblesse, saint Richard de Chichester incarne la fidélité à l’Église et la charité concrète envers les pauvres. Orphelin très jeune et confronté à la ruine familiale, il n’hésita pas à délaisser toute ambition personnelle pour travailler aux champs et venir en aide à ses proches. Ce n’est qu’une fois ses parents rétablis qu’il put se consacrer à sa passion : les études.
Il fréquente les plus grands centres intellectuels du XIIIe siècle : Oxford, Paris et Bologne. À moins de quarante ans, en 1235, il est nommé chancelier de l’université d’Oxford, preuve de sa réputation déjà solide en matière de droit et de théologie. Juriste avisé et homme d’Église, il devient rapidement le conseiller de trois archevêques successifs de Cantorbéry, parmi lesquels saint Edmond, dont il suivra un temps l’exil en France.
C’est d’ailleurs en France qu’il est ordonné prêtre, tardivement, avant de revenir en Angleterre pour poursuivre sa mission comme chancelier de l’archevêque. En 1244, il est nommé évêque de Chichester, contre la volonté du roi Henri III, qui lui refuse les revenus et les biens de son diocèse. Pendant deux ans, saint Richard vit pauvrement, logeant chez autrui, sans jamais abandonner la mission reçue de l’Église. Il visite à pied toutes ses paroisses, prêche, réforme les mœurs du clergé, veille à la dignité des sacrements et célèbre les saints mystères avec ferveur.
Lorsqu’il recouvre enfin son temporel, il distribue l’essentiel de ses biens aux pauvres. Jusqu’à sa mort en 1253, il incarne un modèle d’évêque humble, proche de son peuple, zélé pour la vérité catholique et la justice ecclésiale.
Saint Richard de Chichester est aujourd’hui patron de nombreuses paroisses, notamment en Angleterre et jusqu’aux États-Unis. On le prie encore à Chichester, où l’hôpital porte son nom, et l’on se souvient de cette prière qui lui est attribuée :
« Ô Jésus, mon Rédempteur, fais que je Te connaisse plus clairement, que je T’aime plus tendrement, que je Te suive plus fidèlement. »
Canonisé en 1262, il demeure pour l’Église un exemple lumineux d’intégrité, de service et de fidélité dans l’épreuve.