Martyr à Rome (+ v. 284)
Saint Sébastien est l’un des martyrs romains les plus célèbres, et sa vie incarne à la fois la fidélité à la foi chrétienne et une résistance exceptionnelle face à la persécution. Né à Milan, probablement au IIIe siècle, il rejoignit Rome alors que l’Empire romain était en proie à des persécutions violentes contre les chrétiens sous le règne de l’empereur Dioclétien. Il entra dans l’armée romaine, où il gravit les échelons pour devenir officier, mais sa foi chrétienne allait tôt ou tard se heurter aux exigences de l’empereur.
En dépit de sa position élevée dans l’armée, Saint Sébastien refusa de renier sa foi. Lorsqu’il fut découvert qu’il était chrétien, il se vit offrir une alternative : sacrifier aux dieux païens de l’Empire ou être considéré comme un traître à Rome. Choisissant de rester fidèle à sa vocation chrétienne, il fut arrêté et condamné à mourir. Selon les traditions, il fut lié à un arbre et servant de cible aux flèches de ses propres soldats. Bien que gravement blessé, il survécut miraculeusement à cette première tentative d’exécution. Mais son martyre ne s’arrêta pas là. Après avoir été soigné par une pieuse veuve nommée Lucine, il fut capturé de nouveau et, cette fois, tué par bastonnade, mettant ainsi un terme à sa vie, mais pas à son témoignage.
La mémoire de son martyre s’est rapidement propagée, et son culte remonte au IVe siècle, période durant laquelle il fut vénéré non seulement à Rome, mais également dans toute l’Église chrétienne. Saint Ambroise, évêque de Milan, mentionne son nom dans ses écrits, et saint Damase fit même ériger une basilique au-dessus de sa tombe, sur la Via Appia, qui reste l’une des sept principales églises de Rome. Ce lieu, les catacombes de Saint Sébastien, où il fut enterré, devient un lieu de pèlerinage, un symbole de la résilience des premiers chrétiens face à la violence et à la persécution.
Les détails de son martyre ont été transmis dans des « actes » rédigés au Ve siècle, enrichissant sa légende. Il est représenté dans de nombreuses œuvres d’art, et sa souffrance reste une source d’inspiration pour les artistes et les croyants. L’artiste Il Sodoma illustre son martyre avec des flèches dans une peinture datée de 1525, une image restée iconique. Sa résilience et sa capacité à surmonter la souffrance ont aussi inspiré de nombreuses œuvres musicales, notamment Le Martyre de Saint Sébastien de Claude Debussy en 1911.
Ironie du sort, Saint Sébastien est également devenu un patron des athlètes. Sa propre habileté en tant qu’archer, ainsi que la force spirituelle qu’il a démontrée face à la torture, ont nourri cette dévotion qui s’est consolidée dans les années 1920, lorsque les sportifs commencèrent à concourir à titre professionnel. Un témoignage de sa vie comme modèle de persévérance et d’effort dans la quête de la victoire spirituelle.
Sa mémoire est également célébrée chaque année lors de la fête de saint Sébastien, le 20 janvier. La prière liturgique de ce jour nous invite à demander à Dieu l’esprit de force, à l’exemple de ce saint martyr : « Accorde-nous, Seigneur, l’esprit de force pour qu’à l’exemple de saint Sébastien nous préférions T’obéir, à Toi plutôt qu’aux hommes. »
Saint Sébastien reste une figure de foi, de courage et de fidélité inébranlable, qui continue d’inspirer les chrétiens, mais aussi ceux qui luttent pour surmonter les épreuves de la vie, qu’elles soient physiques, émotionnelles ou spirituelles. Son martyre rappelle que, malgré la souffrance et la persécution, la fidélité à Dieu est une source de victoire éternelle.
Avec nominis