Syméon Ivanovitch Antonov, connu sous le nom de saint Silouane l’Athonite (+1938), fut d’abord un robuste charpentier d’un village de Russie centrale. Doté d’une force physique peu commune, il se distinguait aussi par un tempérament violent et querelleur. Mais à l’âge de 26 ans, sa vie prit un tournant radical. Selon son propre témoignage, la Mère de Dieu l’appela à revenir à lui-même. C’est ainsi qu’il entreprit le chemin vers le Mont Athos, lieu où il allait devenir moine.
Dès ses débuts au monastère, le jeune frère Silouane connut une grande joie : celle de se sentir enfin à sa place sur la terre. Toutefois, cette première ferveur fut vite suivie d’épreuves intérieures. Le moine fut confronté à des tentations profondes, oscillant entre orgueil et désespoir. Il prit douloureusement conscience de l’emprise persistante de l’orgueil et en vint à se croire damné.C’est dans cette nuit spirituelle que le Christ lui apparut et lui dit ces paroles devenues célèbres : « Tiens ton âme en enfer et ne désespère pas. » Ce message marqua sa vie. Saint Silouane comprit que, si bas que l’homme puisse tomber, le Seigneur demeure présent et fidèle. Dès lors, il vécut dans la douceur, l’humilité et la prière incessante, intercédant pour le monde entier et répandant autour de lui la paix, jusqu’à sa mort en 1938.
Son enseignement spirituel, transmis dans ses écrits et par le témoignage de ses disciples, continue d’inspirer les chrétiens d’Orient et d’Occident. « Le Saint-Esprit unit tous les hommes, et c’est pourquoi les saints nous sont proches. Lorsque nous les prions, alors, par le Saint-Esprit, ils entendent nos prières et nos âmes sentent qu’ils prient pour nous », écrivait-il, rappelant la communion mystérieuse entre les vivants et ceux qui nous ont précédés dans la foi.À travers ses paroles simples et brûlantes, saint Silouane reste un témoin du combat spirituel et de la miséricorde infinie de Dieu. Son cri, toujours actuel, exprime l’élan de l’âme en quête de lumière :
« Où es-Tu, ô ma lumière ? Je Te cherche avec des larmes. Tu as eu pitié de moi et Tu m’as montré ton visage. Maintenant mon âme a soif de Toi, mon Dieu ! Comme un enfant qui a perdu sa maman, elle pleure vers Toi jour et nuit et ne trouve pas la paix. »
Avec Nominis