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Saint Tanguy, abbé de Bretagne

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La tradition rapporte que Tanguy était fils du seigneur de Trémazan. Envoyé jeune à la cour pour y recevoir son éducation, il laissa au pays sa sœur Haude

Dans les brumes de l’ancienne Bretagne, certaines figures semblent se dérober à l’histoire tout en ayant façonné la mémoire spirituelle d’un peuple. Saint Tanguy, abbé breton au destin entouré de légende, appartient à cette catégorie. Nul ne peut dater précisément l’époque où il vécut, et pourtant son souvenir demeure remarquablement vivant, en particulier dans le Finistère et le Léon où les statues le représentant se multiplient et où son culte ancien ne s’est jamais éteint. L’abbaye de Saint-Matthieu — que l’on nomme aussi Saint-Mathieu, Saint-Mahé de Fine-Terre, Loc Mazé Pen-ar-Bed ou Fin ar Bed — fut très tôt un haut lieu de sa vénération, dominant l’océan depuis la pointe extrême du continent.

La tradition rapporte que Tanguy était fils du seigneur de Trémazan. Envoyé jeune à la cour pour y recevoir son éducation, il laissa au pays sa sœur Haude. À son retour, abusé par les calomnies d’une belle-mère jalouse qui accusait la jeune fille d’avoir déshonoré la famille, Tanguy se laissa emporter par la colère et la frappa mortellement. La légende rapporte alors l’un des épisodes les plus saisissants de la piété bretonne : Haude, victime innocente, se serait relevée, portant sa tête entre ses mains, et serait rentrée chez elle demander les sacrements.Ce signe bouleversant réveilla aussitôt la conscience de Tanguy. Terrifié par son acte et profondément repentant, il se tourna vers Dieu. Sous la direction de saint Pol de Léon, il embrassa la vie monastique. Sa pénitence devint fondatrice : il établit ensuite sa propre abbaye, devenue un phare spirituel pour toute la région. Ainsi la justice divine, loin d’écraser le pécheur, fit naître de sa faute même un modèle de conversion.

Aujourd’hui encore, le souvenir de Saint Tanguy et de Sainte Haude n’a pas disparu. Bien au contraire : outre la pointe Saint-Mathieu et Le Conquet, leur mémoire reste particulièrement vive à la chapelle de Kersaint, tout près du château de Trémazan, où leur légende trouve son berceau. Leur histoire continue d’habiter la foi populaire, comme un rappel que la miséricorde peut jaillir jusque dans les drames les plus douloureux.

On pourra d’ailleurs découvrir une brève présentation de Saint Tanguy à Plougonvelin dans une vidéo intitulée « Une minute pour découvrir Saint Tanguy », témoignage moderne d’une tradition qui n’a jamais vraiment disparu.Saint Tanguy et Sainte Haude demeurent ainsi, pour le diocèse de Quimper et Léon comme pour l’ensemble de la Bretagne chrétienne, des figures de conversion, de fidélité et de pureté, dont la légende, enracinée dans la foi, continue de porter du fruit.

Avec Nominis

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