Évêque d’Utrecht (+ 739)
Figure marquante de la première évangélisation de l’Europe du Nord, saint Willibrord (658-739) demeure un témoin lumineux du zèle missionnaire et de la fidélité à l’Église romaine.Né dans l’est de l’Angleterre, Willibrord fut confié dès son enfance au monastère de Ripon, dirigé par saint Wilfrid d’York. Formé dans la prière, l’étude et la discipline monastique, il poursuivit sa formation spirituelle en Irlande, au sein du célèbre monastère appelé « l’île des saints ».
En 690, mû par le désir d’annoncer le Christ aux peuples païens du nord de l’Europe, il partit avec onze moines anglo-saxons évangéliser la Frise, région aujourd’hui située entre les Pays-Bas et l’Allemagne. Accueilli favorablement par Pépin de Herstal, père de Pépin le Bref et grand-père de Charlemagne, il trouva en lui un précieux soutien politique et matériel pour sa mission.Souhaitant agir en pleine obéissance à l’Église, Willibrord se rendit à Rome afin de recevoir du pape Serge Ier le mandat officiel de prêcher l’Évangile. Le Saint-Père le consacra évêque d’Utrecht, confirmant ainsi son rôle d’évangélisateur auprès des peuples du nord.Établi à Utrecht, Willibrord fonda ensuite l’abbaye d’Echternach, au Luxembourg, qui devint le centre spirituel et missionnaire de son œuvre. C’est de là qu’il partit pour de nouvelles missions, notamment en Frise et au Danemark, semant partout la foi chrétienne avec une persévérance exemplaire.
Usé par les années et les labeurs apostoliques, il mourut à Echternach, où son tombeau attire encore aujourd’hui de nombreux pèlerins. Depuis le XIVᵉ siècle, la célèbre procession dansante d’Echternach perpétue la mémoire du saint évêque, dans une atmosphère de foi joyeuse et populaire.Canonisé peu après sa mort, saint Willibrord demeure un modèle de missionnaire, un moine apôtre qui sut unir fidélité à Rome, courage pastoral et amour des peuples qu’il évangélisait.
Avec Nominis
