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Sainte Charlotte

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La Terreur ne leur a arraché ni le silence du Carmel, ni la fidélité de leur offrande

Et ses compagnes, Carmélites de Compiègne, martyres (+ 1794)

Le décret du 18 décembre 2024 a confirmé leur sainteté : les seize carmélites de Compiègne, montées à l’échafaud en pleine Terreur révolutionnaire, sont désormais reconnues comme saintes de l’Église catholique. Parmi elles, Sœur Charlotte de la Résurrection, née en 1715 à Mouy, incarne avec ses compagnes la fidélité jusqu’au martyre.Dans le fracas de la Révolution française, alors que l’Église est traquée, les clochers abattus et les autels renversés, seize carmélites déchaussées de Compiègne se dressent en silence, fortes d’une fidélité inébranlable. Leur nom ? Celui des vierges consacrées qui, en juillet 1794, offrirent leur vie pour que la paix revienne dans l’Église et dans le monde.

À la tête de ce petit troupeau conduit vers la mort, Sœur Thérèse de Saint-Augustin (Marie-Madeleine-Claudine Lidoine), prieure. À ses côtés, Sœur Charlotte de la Résurrection – Anne-Marie-Madeleine Thouret – la plus âgée, entre toutes, entrée au Carmel après une vie mouvementée. Elle a 79 ans lorsque la guillotine tranche sa tête sur la place du Trône-Renversé, aujourd’hui place de la Nation. Avec elle : Sœur Constance, la plus jeune, Sœur Euphrasie, Sœur Henriette de Jésus, Sœur du Saint-Esprit et tant d’autres, que le monde voulait faire taire, mais que l’Église désormais célèbre.

La Terreur ne leur a arraché ni le silence du Carmel, ni la fidélité de leur offrande. Dès 1790, les lois républicaines ont ordonné la suppression des ordres contemplatifs. Une à une, les carmélites ont été sommées de quitter leur monastère. Mais toutes ont signé cette même déclaration : « Nous voulons vivre et mourir dans cette sainte maison. » En 1792, chassées de leur couvent, elles continuent pourtant leur vie de prière, réunies deux par deux dans des appartements modestes, offrant quotidiennement leur vie pour l’Église et la France.

Le 23 juin 1794, elles sont arrêtées. Le 17 juillet, condamnées à mort. Le soir même, elles montent une à une sur l’échafaud, chantant le Veni Creator, renouvelant à voix haute leurs vœux religieux et leur profession de foi. Le bourreau en tremble encore.Leur sépulture est connue : une fosse commune du cimetière de Picpus, dans le jardin des religieuses. Une plaque, toujours visible, indique le lieu exact de leur exécution.Par le décret signé du pape François le 18 décembre 2024, l’Église a élevé ces martyres à l’honneur des autels, les reconnaissant officiellement comme saintes. Ce décret achève une reconnaissance déjà amorcée en 1906 par leur béatification. Ces carmélites ne sont pas mortes pour une idée, mais pour une fidélité : celle à l’Époux qu’elles avaient choisi.

Comme l’écrivait la Mère Thérèse, depuis sa prison : « Il est certain que notre position actuelle porte des exceptions qu’un cœur droit peut avouer, mais dont un cœur fidèle n’abuse pas. » Elles ont été fidèles. Jusqu’au sang.

Avec nominis

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